John Currin est un peintre américain né en 1962 à Boulder (Colorado, USA). Il vit et travaille à New York.
Oeuvrant dans la tradition virtuose des grands maîtres, John Currin est aujourd’hui un artiste international de premier plan. La large gamme de références culturelles dont s’inspire son travail va de la peinture classique de la Renaissance, aux publicités de magazines féminins des années 1950 en passant par le cinéma ou la politique contemporaine. Maniériste irrévérencieux donnant à l’art du portrait contemporain un piquant satirique, le dérangeant Currin confond et séduit les critiques et le public depuis deux décennies.
John Currin, qui défie toute catégorisation, donne à voir des beautés non conventionnelles. Les femmes chez lui sont autant objet de désir qu’objet de dégoût. Dans une série de peintures datant des années 1990, il dota ses femmes de poitrines surdimensionnées jusqu’au grotesque. Plus récemment, c’est le langage visuel populaire de la pornographie qu’il choisit de réinvestir, saisissant l’occasion de pousser à son paroxysme le caractère déjà volontiers provocateur de son travail.
«Je suis toujours conscient de mon américanité, explique t-il. Cela a motivé mon goût pour les images pornographiques danoises des années 70, car elles proposent une autre esthétique. Il y a là une satire du libertinage européen de l’après-guerre. À plusieurs niveaux, j’ai satisfait ici mon envie marquée, ma jalousie constante pour cet immense héritage européen en peinture. Je me suis pris pour Poussin, j’ai tenté de créer des oeuvres fantaisistes qui invitent au bonheur et à la beauté.
[...] À mes débuts, je cherchais à faire du bruit, à être connu. Mais plus je vieillis, plus je m’éloigne de cette dynamique. Évidemment, j’ai tenté de fuir ces images pornographiques. C’est un cliché en art contemporain d’utiliser la porno pour critiquer et dénoncer la société capitaliste. Personnellement, cela m’a aussi énormément dérangé, embarrassé. J’aimerais peindre un autre genre de peinture, vraiment… Je dois cacher mes toiles à mes enfants lorsqu’ils visitent mon studio. Je fais même des cauchemars la nuit à ce sujet. Je dois m’excuser devant mes parents lors des vernissages. À quelque part, au fond de moi, il y a sûrement dans ses peintures une nostalgie enfouie d’une époque où j’étais sans enfant, une époque magnifiée avec le temps, car, avouons-le, elle n’était pas aussi palpitante que l’on laisse croire…»
John Currin was born in 1962 in Boulder, CO. He received a BFA from Carnegie Mellon University and an MFA from Yale University. Currin now lives and works in New York.John Currin’s work draws upon a broad range of cultural influences that include Renaissance oil paintings, 1950s women’s magazine advertisements, contemporary politics ans pornography. Currin makes paintings that get people talking. In a time of widespread academic feminism, his paintings of voluptuous nudes came across as, perhaps, unexpectedly daring. And so was his masterful technique a breath of fresh and unconventional beauty in a time of bad painting fetching high prices. Currin has never been concerned with fashions or political correctness. From the beginning, he has set his own somewhat cantankerous course, and, fortunately for him, the world has come to appreciate his candor, his cleverness, and the talent that sometimes seems to afflict him.
Currin has long been known for art historical paraphrasing, from Cranach-inspired swollen bellied nudes to ostentatiously bad paintings à la Picabia. However, based on vintage porn, his most recent work – explicit images of couples intertwined, tongues flicking and hands reaching – is certainly less high-minded. John Currin’s paintings sit at the crossroads where Old Master painting technique and 20th-century kitsch collide. His figurative paintings mix humour with traditional painterly skills and have earned him comparisons with artists ranging from Breugel to Rockwell.
(via nightlife.ca, interviewmagazine.com & frieze.com)
+
Gagosian Gallery > John Currin