[AVANT-PREMIERE]
Tout projet horrifique portant la marque de Guillermo del Toro provoque malgré lui l’intérêt. Producteur des superbes Les Yeux de Julia (Morales), Splice (Natali) ou L’Orphelinat (Bayona) ; et réalisateur de l’excellent Le Labyrinthe de Pan: le Monsieur s’y connaît en matière d’horreur. Ce Don’t be afraid of the dark, premier long métrage de Troy Nixey, porte clairement sa marque : petite fille délaissée dans une immense demeure inquiétante, visuel travaillé, introduction des éléments du conte dans une réalité problématique (ici, une enfant écartelée entre un père occupé et une belle-mère qu’elle ne connaît pas). En adaptant le scénario du téléfilm Les Créatures de l’ombre de John Newland, Del Toro se fait plaisir. Gage de qualité ? Pas si sûr.
Si l’atmosphère stressante du début suffit un temps à combler les attentes du spectateur en matière de trouillomètre, l’ensemble reste malheureusement trop lisse. Une fois les bébêtes dévoilées, le suspense s’évapore, comme par magie, figeant le film dans une mécanique trop familière pour étonner. Pourtant, Nixey avait de sérieux atouts dans la manche : un soin particulier porté à l’étude psychologique des protagonistes (notamment celui de la jeune héroïne) et des numéros d’acteurs plutôt convaincants (Katie Holmes, à la carrière sacrifiée, en tête). Dommage que cela ne suffise pas à sortir le film de l’apathie et de la banalité dans lequel il sombre peu à peu.