Les femmes mendiantes font main basse sur la ville

Publié le 12 janvier 2012 par Amroune Layachi

Tindouf : Les femmes mendiantes font main basse sur la ville

Ces mendiantes ne restent à Tindouf que pour une période mais le phénomène se propage.

Presque inexistant à Tindouf, il y a à peine 4 ou 5 années, le phénomène de la mendicité prend de plus en plus d’ampleur. Après l’apparition, il y a environ un mois, d’un mendiant exhibant sa mutilation (jambe atrophiée) pour mieux faire mouche - du jamais vu à Tindouf -, revoilà les «bandes» de mendiantes en famille qui s’accaparent des points «stratégiques» de la ville. Pour celles-là, la destination Tindouf ne remonte pas à bien longtemps.

Selon certains, cela fait 2 ans, d’autres affirment que c’est la 3ème fois que ces mendiantes en «djelaba» et «litham», assises à même le sol avec leur ribambelle d’enfants, font leur apparition. Si le phénomène en soi dans les villes du nord du pays passe presque inaperçu, si ces «bandes» ont fini par faire partie du paysage, ici, à Tindouf, ça fait quand même tiquer! Et pour cause, pour venir à Tindouf, il faut parcourir au minimum 800 km, à supposer qu’on vienne seulement de Béchar.

Un commerce fructueux

«Si elles font tout ce trajet, c’est qu’il y a pas mal d’argent à amasser», conclut-on… sans oublier les frais du transport (environ 2000 dinars aller-retour par personne de Béchar seulement). Plus encore, si, dans les villes du nord, ces femmes appartenant à la même famille, et, fort probablement, à la même tribu, rejoignent, en fin de journée, ou plutôt «à la fin du boulot», leur domicile pas trop éloigné, ici, à Tindouf, c’est pratiquement impossible. Alors où passent-elles leurs nuits ? En tous cas, pas à la belle étoile ! On apprendra qu’elles louent des locaux à des particuliers moyennant 300 à 400 dinars la nuitée.

La monnaie amassée tout au long de la journée est «reconvertie» en billets auprès de différents commerçants et d’un restaurateur qui, par charité, leur augmente les parts des repas «à emporter». Ces mendiantes ne restent à Tindouf que pour une période mais le phénomène se propage. C’est, dit-on, le revers du développement mais, aussi et surtout, un commerce très fructueux !

Milagh Mankour