D’ailleurs, l’organisme Question Retraite en collaboration avec la Régie des rentes du Québec souhaitent inciter les Québécois à épargner 10% de leurs revenus nets annuels en prévision de la retraite. La magie des intérêts composés suggère d’ailleurs de s’y mettre, plus tôt que tard.
Armé d’un chiffrer Excel et du logiciel Budget Express, épaulé d’un café bien tassé et de ma plus grande volonté, je me suis donc mis dans l’idée de planifier l’épargne de cette fameuse tranche de 10% de mes revenus pour la prochaine année.
À première vue, la tâche s’annonce titanesque et m’oblige à une certaine créativité.
Oui, je suis en mesure de minimiser les frais bancaires et d’éviter de payer des frais d’intérêts sur des cartes de crédit. J’utilise déjà l’internet pour maximiser les rabais sur mes loisirs et sorties, en profitant des aubaines quotidiennes présentées sur les sites d’achats groupés. Vrai que je pourrais faire des efforts supplémentaires pour profiter des spéciaux à l’épicerie, pharmacie et autres magasins à grandes surfaces. Les friperies pour les vêtements d’enfants? D’accord, je peux aller y faire un tour et voir si les économies sont bien réelles. Je peux aussi «tenter d’essayer et d’envisager la possibilité» de ne pas toujours opter pour le plus récent gadget technologique. Je risque cependant d’avoir plus de succès en ayant un meilleur contrôle sur les dépenses variables, pour lesquelles il est si facile de succomber, en passant de ce film en DVD acheté de façon impulsive à ce super café à 4,00$ gracieuseté de cette chaîne américaine.
Par contre, et de façon réaliste, les mathématiques ne mentent pas. Les ménages canadiens ont vu leur endettement croître jusqu’à 151% de leur revenu disponible au troisième trimestre 2011. Avec la TVQ qui est passée de 8,5% à 9,5% au début janvier dernier, et en tenant compte du taux de cotisations RRQ qui grimpe lui aussi de 4,95% à 5,025% au même moment, c’est à se demander quels autres sacrifices devra faire la classe moyenne pour arriver à joindre les deux bouts. À l’heure de rédiger ces lignes, les pétrolières continuent de s’en mettre plein les poches, et les différents câblodistributeurs viennent encore d’augmenter leurs tarifs mensuels. Pour améliorer leur service respectif, évidemment, et pour rappeler à leurs chers clients que le fameux 10% d’épargne s’approche davantage de la légende urbaine que d’une possibilité réelle pour le commun des mortels.
Une telle situation exige non seulement «de se payer en premier», mais aussi de faire le saut vers l’épargne périodique automatisée. Petit pécule deviendra grand, à la condition de s’y mettre dès maintenant.
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DOMINIQUE LAMY