Des airs de Charleston et un souffle de liberté !
Après un tome assez décevant et quelques passages par Montréal qui nous éloignaient un peu trop souvent de ce petit village bien sympathique, ce septième tome se déroule à nouveau entièrement à Notre-Dame-des-Lacs, qui a d’ailleurs retrouvé tous ses habitants pour l’occasion.
Ce retour de Montréal est accompagné d’un souffle de liberté qui plonge les anciennes du village en émois. Les airs de Charleston et les robes chatoyantes font souffler un vent nouveau sur la petite paroisse québécoise, éloignant les hommes de leurs tâches quotidiennes et faisant même tomber les barbes des frères Latulippe. Cette vague musicale bien arrosée vient à nouveau briser quiétude et installer quelques tensions au sein de cette microsociété pourtant si harmonieuse en temps normal. Mais, malgré les tensions au sein du village et les lichettes de Roger-Roger, on reste bel et bien au milieu d’une chronique sociale gentillette. Une histoire qui continue de mettre en avant le caractère des différents personnages hauts en couleurs et, malgré tout, remplis d’humanité et de générosité. Si l’humour est au rendez-vous, l’attitude de Marie me laisse par contre un peu dubitatif.
Si les relations amoureuses de Marie me laissent songeur, elles permettent néanmoins aux auteurs de rester dans le même schéma au niveau de la construction des différents tomes. Il y a chaque fois ce cliff-hanger en fin de tome qui met le feu aux poudres et plonge le village en émois lors du tome suivant… et cette fois, la surprise risque d’à nouveau mettre à mal la quiétude et l’harmonie du petit village. Si cette redondance, combinée à une impression d’étirement de l’intrigue, incitera certains lecteurs à abandonner la saga, cette histoire profondément humaine qui allie simplicité, humour, bonne humeur, tolérance et générosité, continuera cependant de séduire bon nombre de bédéphiles.
Le dessin hybride Loisel – Tripp continue de faire mouche, avec Régis Loisel (« Peter Pan », « La Quête de l’oiseau du temps », « Le Grand Mort ») au crayonné des planches et Jean-Louis Tripp à l’encrage et à la finalisation des dessins. Une alchimie magnifique entre ces deux grands talents, qui nous reproduisent cette tranche de vie québécoise avec brio et nous livrent plusieurs planches muettes merveilleuses. Perso, je suis assez fan des cases mettant en scène le petit ourson aux côtés du chien, du canard et du chat.
Afin d’augmenter l’authenticité de ce petit village dans la prairie, les auteurs (avec l’aide du montréalais Jimmy Beaulieu) ont également opté pour une narration franco-québécoise compréhensible des deux côtés de l’Atlantique et riche en expressions locales savoureuses.
Ils en parlent également : OliV’