Depuis le coup de gueule médiatique de Laurence Parisot contre
l'UIMM, la situation a évolué de manière très tactique. La présidente du MEDEF a réclamé la démission de tous les membres du syndicat métallurgique des instances patronales. L'UIMM a semblé cédé
dans un premier temps avant de ne concéder que le départ de Denis Gautier-Sauvagnac (Tiens, il n'était donc
pas déjà parti !!!) et celui de Dominique de Calan. Un retrait pour la forme, en fait. Ils ont aussi annoncé que les indemnités de Denis Gautier-Sauvagnac à la baisse sans préciser si ses éventuelles pénalités fiscales seraient ou non prises en charge par
l'UIMM.
On a atteint le summum du comique quand Frédéric Saint-Geours, le nouveau président a avoué ne pas savoir où était passé les fonds en
liquide retiré par son prédécesseur. Il lui a posé la question et DGS a refusé de répondre. Sur quoi, il n'a pas insisté et
lui a versé une indemnité de 1,5 millions d'euros en lui promettant de prendre en charge les frais de justice et les pénalités fiscales. Imaginons n'importe quelle entreprise dont un salarié est
pris la main dans le sac à prendre de l'argent en liquide sans vouloir dire à quoi ça sert. La justice est saisie, mais l'UIMM ne cherche pas à en savoir plus et verse une très confortable prime de
départ à son salarié indélicat. A moins, qu'il ne soit pas indélicat et qu'il ait travaillé pour son organisation, je ne vois guère d'autres raisons de prendre en charge ses pénalités à venir, mais
Saint-Geours nous répond qu'il faut faire confiance à la justice, la réponse usuelle quand on ne veut rien dire. Et comme DGS refuse de parler, la justice aura bien du mal à avancer.
Pendant ce temps, Parisot continue son offensive servant à augmenter son influence au MEDEF car sur le fonds, elle s'en moque
des retraits de Gautier-Sauvagnac. Par contre, si elle peut utiliser cette affaire pour descendre des rivaux dans la lutte de pouvoir...
Et pendant ce temps, l'UMP soutient Parisot pour se donner bonne conscience. Evidemment, ils sont plus tranquilles que si DGS avait décidé de parler car son refus de livrer les destinataires de
l'argent retiré indique de manière sous-jacente que ce sont des gens influents qui sont concernés. La pseudo-piste des syndicalistes ne tient alors plus la route. Celle des politiques, par
contre...
En tout cas, Laurence Parisot doit se méfier car avec le billard, les rebonds sont capricieux quand on n'est pas un crack.
Dominik