La belle endormie du quai du Louvre
Comme dans Au bonheur des dames, le roman naturaliste de Zola, La Samaritaine (qui a ouvert en 1870 dans la foulée du Bon Marché d’Aristide Boucicaut) est vite devenue un pilier de la vie locale. Moins huppée, volontairement populaire - « On trouve tout à la Samaritaine ! » -, ce fut un choc quand cette entreprise fondée par les Cognacq-Jay ferma en 2005. Le groupe LVMH, qui avait racheté l’affaire en 2001, a depuis engagé une ambitieuse réhabilitation des lieux, respectueuse du vécu mais tournée vers l’avenir, pilotée par l’agence japonaise star SANAA (Prix Pitzker 2010).
Le projet de remise en beauté de la Samaritaine par le cabinet d'architectes japonais SANAA.
Au programme, des commerces « du XXIe siècle », mais aussi une petite centaine de logements sociaux, des bureaux, une crèche de 60 berceaux et un hôtel de luxe signé du très green
Édouard François.
L’architecte Jean-François Lagneau, par ailleurs riverain, ne doute pas de l’impact positif de cette renaissance sur la vitalité d’un quartier autrefois rythmé par l’axe BHV-Samaritaine et
dont les habitants se retrouvent aujourd’hui plus volontiers rue de l’Arbre-sec, nichée derrière celle de Rivoli et surtout non loin de la belle endormie du quai du Louvre.
La verrière va retrouver son apparence d'avant la guerre 1914-18.
« Si on veut avoir du patrimoine demain, il faut le créer aujourd’hui », plaide courageusement l’architecte en chef des monuments historiques Jean-François Lagneau. Bonne nouvelle pour les nostalgiques de la Samar, « sous la verrière qui retrouvera son apparence d’avant la guerre 1914-1918, on va essayer de retrouver l’ambiance de jardin d’hiver de l’époque ».
SOURCE: Le Figaro Madame