A la suite d'une discussion avec mon épouse, et après le visionnage d'un reportage dans le journal sur Thierry Crouzet, j'ai décidé de ne plus me connecter pendant un mois sur Facebook.
Son expérience a trouvé une réelle résonnance en moi. Je ne pense pas être autant accro que lui l'était au net, néanmoins, je trouve que je me connecte trop. La source principale de ces connexions, pour moi, c'est Facebook. L'une des principales justifications que je me trouve en me connectant sur Facebook, c'est : "cela m'aide à vendre", que ce soit des livres papier ou des ebooks. C'est devenu un réflexe. Or, en réalité, je ne démarche personne sur Facebook pour vendre mes livres, et il n'arrive que très rarement que j'y croise des personnes rencontrées en dédicace, à l'exception bien sûr des autres auteurs. Donc, je serais curieux de savoir si mon absence va entraîner un fléchissement des ventes.
Et il faut bien reconnaître que je trouve ce réseau social, au bout du compte, aliénant. Un auteur est souvent quelqu'un d'angoissé, c'est entendu. Vouloir tromper son angoisse en allant sur le réseau social, est-ce la solution ? Ou un moyen d'écrire moins, d'angoisser plus et de retourner encore plus souvent sur Facebook ? Le réseau démultiplie le côté narcissique des blogs. On n'arrive pas à avoir de commentaires sur son blog, à faire réagir les gens, donc on va sur Facebook. Je parle pour moi, bien sûr, je n'accuse personne.
Tout cela n'est pas très sain. Cette quête de la reconnaissance n'a pas de limites. Or, il faut savoir vivre sans. Vivre pour sa quête, atteindre le sommet de la montagne (la fin du livre) et y profiter de l'air pur, mais sans attendre d'applaudissements, juste les remerciements de son corps. Et repartir vers d'autres sommets, en essayant d'éviter les abîmes. Voeu pieu ? Promesse d'ivrogne ? Nous verrons. Un auteur est souvent en lutte contre ses démons, ce n'est qu'un de plus à combattre.