Les industriels de l’éolien répondent, ce mercredi 11 janvier 2012, à un appel d’offres lancé par le gouvernement, visant à implanter 600 éoliennes sur un total de 1 200 le long des côtes de France.
L’État a sélectionné cinq sites en Normandie et en Bretagne : le Tréport, Fécamp, Courseulles-sur-Mer, Saint-Brieuc et Saint-Nazaire. 3 consortiums menés par EDF, GDF Suez et Iberdrola sont sur les rangs.
Cette production de kilowattheures offshore cinq fois plus chers, entrainera une hausse de 20% du tarif de l’électricité des ménages.
La subvention faramineuse de plus de 20 milliards d’euros d’investissements pour implanter les 1 200 éoliennes au raz des rivages avec de l’argent public créerait 10 000 emplois, selon le ministre de l’Ecologie, Nathalie Kosciusko-Morizet, soit une aide de deux millions d’euros par emploi créé.
« C’est un mensonge d’Etat, estime Jean-Louis Butré, le président de la Fédération Environnement Durable ¹. « Nathalie Kosciusko-Morizet n’est que la « porte-parole » des industriels du vent. Industriels qui se gardent bien de parler des emplois qui seront perdus, du coût du programme, et des ravages concernant le patrimoine de notre pays. »
Ces 20 milliards sont à ajouter aux 40 milliards budgétés pour les 15 000 éoliennes terrestres. La totalité du programme éolien du Grenelle de l’environnement, s’il était maintenu, entrainerait mécaniquement une augmentation de 40% du tarif de l’électricité des ménages.
Outre la Fédération Environnement Durable, l’Union des Métiers et des industries de l’Hôtellerie (UMIH) et le collectif « Pour Un Littoral Sans Éoliennes » (PULSE) ² s’opposent à ce projet d’éoliennes en mer :
« L’UMIH dénonce la non concertation et la mise en péril de toute la filière touristique notamment de son million d’emplois que provoquerait le lancement du 1er projet de 5 parcs éoliens offshore.
Ce projet est une véritable « folie collective » mené par un puissant lobby de l’éolien, pour polluer en bétonnant nos littoraux et détruire nos emplois, nos entreprises touristiques.
L’UMIH va sensibiliser l’ensemble des acteurs touristiques pour les mobiliser en dressant un rempart humain contre l’installation de 1 200 éoliennes sur nos mers et mettre fin à cette supercherie environnementale, car d’autres solutions énergétiques alternatives existent.
PULSE rappelle qu’un seul parc représente la surface de Paris et qu’il est composé de plus d’une centaine d’éoliennes géantes de 150 mètres de haut installées le long des côtes dans des sites emblématiques comme la baie de Somme, les falaises d’Etretat, les plages du débarquement, la Baie de Saint Brieuc ou face à La Baule, la plus grande plage d’Europe. »
¹ La Fédération Environnement Durable regroupe des particuliers et 786 associations. Elle entend peser sur la politique énergétique de la France dans le cadre de son développement durable.
Elle s’interroge sur « l’hégémonie et la légitimité de l’éolien industriel dans les 21% d’énergie renouvelable que la France tente d’instaurer pour répondre à ses engagements Européens, à faire part de ses conclusions à l’État et si besoin est, de mener des actions dans le cadre légal pour les faire valoir ».
² PULSE est un collectif national regroupant pécheurs, commerçants, élus, associations de défense de l’environnement, du patrimoine et de loisirs (pêche, chasse, randonnée…).
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