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IRAN – La tension monte d’un cran au détroit d’Ormuz

Publié le 11 janvier 2012 par Labasoche

IRAN – La tension monte d’un cran au détroit d’Ormuz
C’est un petit détroit de rien du tout, 63 kilomètres de large, qui focalise toute l’attention des stratèges militaires et experts en géopolitiques : le détroit d’Ormuz. Trente quatre miles entre l’Iran et l’Arabie Saoudite par où transitent plus d’un tiers des ressources mondiales d’hydrocarbures. Une autoroute maritime aux mains de l’Iran dont les grandes puissances s’efforcent de garantir la libre circulation et la sécurité. Un passage étroit reliant le golfe Persique à la Mer d’Arabie et l’Iran. Un détroit stratégique dont l’Iran menace régulièrement le blocage, agitant le spectre d’un nouveau choc pétrolier.

En 2011, chaque jour, une quinzaine de supertankers ont traversé le Detroit chargés de pétrole à destination, dans 85% des cas, du marché asiatique (Japon, Inde, Chine, Corée du Sud).
« C’est le seul détroit qui soit une voie unique de sortie pour l’exportation par voie maritime du pétrole saoudien, iranien, et des émirats, soit plus du quart de la production mondiale et, surtout, un huitième du brut utilisé aux Etats-Unis, un quart de celui utilisé en Europe et un tiers de celui utilisé au Japon », explique le professeur Alain Nonjon sur le site diploweb.com.

La tension entre les deux meilleurs ennemis est montée d’un cran mardi dernier à l’issue de manoeuvres militaires iraniennes dans le détroit d’Ormuz. Face à la menace américaine de mettre un embargo sur les exportations de pétrole iranien, qui représentent 80 % des rentrées en devises du régime islamique.En menaçant, mardi, de le verrouiller, la République islamique savait qu’elle engageait un bas de fer avec la communauté internationale. Dès le 7 janvier, le Royaume-Uni a annoncé l’envoi sur zone d’un de ses navires militaires les plus modernes tandis que les Etats-Unis dépêchaient le porte avions de combat John C. Stennis. Alors qu’il vient d’achever une campagne de manoeuvres militaires de dix jours dans le détroit d’Ormuz, le régime islamiste a annoncé qu’une deuxième série d’exercices serait menée du 21 janvier au 19 février. Les États-Unis ont immédiatement répliqué qu’ils répondraient par la force si l’Iran cherchait à bloquer le détroit d’Ormuz.

« Bloquer le détroit d’Ormuz : menace réelle ou rodomontages » s’interrogeait le Capitaine de vaisseau du Centre d’Enseignement Supérieur de la Marine (CESM), Hugues Eudeline dans un rapport paru en 2008. Il évaluait alors le problème essentiellement d’un point de vue économique : le temps nécessaire pour les puissances occidentales de rétablir la sécurité dans le Golfe pour permettre une réouverture du détroit avant une inflation préjudiciable des cours pétroliers. D’après une estimation récente, la marine iranienne pourrait constituer un champ de 700 mines dans le détroit d’Ormuz avant qu’elles ne soient neutralisés.

L’Iran a-t-il néanmoins vraiment les moyens de mettre sa menace à exécution ? Spécialiste de l’Iran et directeur de recherche au CNRS, Bernard Hourcade estime que Téhéran en a potentiellement les moyens sur une courte durée, mais son intérêt est très relatif : « la République islamique n’a aucun droit particulier sur ce long couloir maritime. Le statut du Golfe persique est assez singulier, les conditions de circulation dans ses eaux sont spécifiques et codifiées. Tous les pays ont le droit de transiter par le détroit d’Ormuz. Nous sommes dans la gesticulation diplomatique, dans une guerre psychologique »… et économique. Les yeux rivés sur le prix du baril, les marchés financiers observent de près les gesticulations dans le détroit.

Il existe cependant un point d’interrogation sur une intervention armée toujours possible de la Russie et la Chine à l’encontre des USA mais aussi de la coalition de l’OTAN… dans le cas d’une guerre déclarée.

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