Extrait: La nuit peut répandre sa pénombre, l'homme est fatigué, seul au coeur de l'obscurité; le ciel ressemble à une coupole lointaine et la terre à la nuit éternelle. Le désert a ce don de se camoufler, faisant disparaître la distance. Reste le vide. La non-existence. Les êtres ici peuvent bien ouvrir la bouche au vide pour se nourrir du froid, le vent chaud des sables peut bien souffler même pendant la nuit, Aicha Kandicha ne reconnaît pas son temps. Aicha Kandicha la rebelle peut survenir à n'importe quel moment. Aicha la maligne qui surgit des nuits de toutes les histoires. Cette femme qui change facilement de couleurs, de traits de visage mais ne peut jamais changer la forme de ses pieds... comme elle est énorme sa tristesse! Elle était debout devant lui, ses dents touchaient presque la terre; avec ses oreilles d'âne, elle lui dit:- Tu vois mes dents?Mais lui ne bougeait pas. Son coeur ne connaissait ni peur, ni inquiétude, ni chaos; il ne fondait pas devant elle comme la neige sous le soleil; il ne tremblait pas et s'offrait plutôt dans sa plénitude dictée par son instinct nomade et sa capacité d'affronter toute possibilité.Il ne trembla guère, mais chercha son épée et ne la trouva pas. Il se rappela ce que racontait sa mère sur son ancêtre qui avait affronté Aicha la rebelle avec son épée, et dit:- Et toi, ne vois-tu pas mon épée?Abdelaziz Errachidi, Douleurs de sableMagellan & Cie
Extrait: La nuit peut répandre sa pénombre, l'homme est fatigué, seul au coeur de l'obscurité; le ciel ressemble à une coupole lointaine et la terre à la nuit éternelle. Le désert a ce don de se camoufler, faisant disparaître la distance. Reste le vide. La non-existence. Les êtres ici peuvent bien ouvrir la bouche au vide pour se nourrir du froid, le vent chaud des sables peut bien souffler même pendant la nuit, Aicha Kandicha ne reconnaît pas son temps. Aicha Kandicha la rebelle peut survenir à n'importe quel moment. Aicha la maligne qui surgit des nuits de toutes les histoires. Cette femme qui change facilement de couleurs, de traits de visage mais ne peut jamais changer la forme de ses pieds... comme elle est énorme sa tristesse! Elle était debout devant lui, ses dents touchaient presque la terre; avec ses oreilles d'âne, elle lui dit:- Tu vois mes dents?Mais lui ne bougeait pas. Son coeur ne connaissait ni peur, ni inquiétude, ni chaos; il ne fondait pas devant elle comme la neige sous le soleil; il ne tremblait pas et s'offrait plutôt dans sa plénitude dictée par son instinct nomade et sa capacité d'affronter toute possibilité.Il ne trembla guère, mais chercha son épée et ne la trouva pas. Il se rappela ce que racontait sa mère sur son ancêtre qui avait affronté Aicha la rebelle avec son épée, et dit:- Et toi, ne vois-tu pas mon épée?Abdelaziz Errachidi, Douleurs de sableMagellan & Cie