Que vous suiviez un peu ou non le monde du football, ces derniers temps on ne parle que du PSG à travers l’arrivée longtemps promise de David Beckham mais aujourd’hui démentie, puis de son changement d’entraîneur, exit Kambouaré, bienvenue Ancelotti, et de son salaire mirobolant qui défie l’entendement. D’ailleurs, le PSG devenue le jouet du moment du Qatar rime avec dollars et tiroir-caisse.
L’ironie veut que le premier match du PSG sous la houlette de son nouveau coach, fût une rencontre de Coupe ce week-end, entre le club huppé du Paris Saint-Germain face au petit club amateur breton de Saint-Colomban Locminé, certainement inconnu jusqu’à ce jour de Mr Ancelotti. Nous sommes loin des rencontres de prestige, mais match il y avait et victoire se devait. Certes, le PSG s’est imposé, mais en inscrivant le but de la victoire (2-1) à la 94e minute durant le temps additionnel, Ancelotti mécontent, a compris qu’il aurait du pain sur la planche (à billets ?) avec son équipe de lascars !
Saint Germain contre saint Colomban, l’affiche ne manquait pas de gueule et avait de quoi faire frémir les soutanes. Retour à dessein sur ces patrons bienheureux.
Le saint Germain du PSG, dont le camp de base se situe à Saint-Germain-en-Laye, serait Germain de Paris, également appelé Germain d'Autun, né à Autun en 496, mort à Paris en 576, homme d'Eglise de l'époque mérovingienne, évêque de Paris en 555, fondateur, sous le règne de Childebert Ier, d'une abbaye qui portera ensuite son nom, la future abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Il s'y illustre par une série de guérisons miraculeuses ou non, et par la libération systématique des prisonniers et des esclaves. Plus tard, lorsque Robert le Pieux monte sur le trône en 996, l'amour de la chasse l'attire en forêt de Laye et il ordonne la construction d'un monastère en l'honneur de Saint-Germain de Paris, au lieu et place de l'actuelle église Saint-Germain.
Venons en maintenant au Saint Colomban de Locminé. Saint-Colomban tire son nom de "Colombanus" un moine évangéliste Irlandais du VIe siècle (540-615). Dans la tradition des moines Irlandais, Colombanus entreprend un voyage d'évangélisation qui le conduit à accoster en Armorique en 575 avec douze de ses frères (pour monter une équipe de football peut-être, mais aucun texte ne l’atteste). Il traverse la Gaule puis s'établit à Luxeuil en 590 où il fonde un monastère. La reine Brunehaut fit émettre à son encontre un ordre d'exil et il sera reconduit sous bonne escorte jusqu'à Nantes avec ses frères de la première heure. On l'embarque pour l'Irlande mais les vents contraires provoquent l'échouage de la nef dans l'estuaire dela Loire. Latroupe s'échappe, le moine finira sa vie en Italie à Bobbio. La paroisse de Saint Colomban a été fondée par les moines de Noirmoutier qui choisirent ce nom en mémoire du saint qui a inspiré leurs règles de vie.
Dans son roman La Cathédrale, J.-K. Huysmans évoque ce saint Colomban « il est le saint oublié par excellence, le saint le moins invoqué par ceux de nos contemporains qui devraient le harceler le plus. D’après les attributions auxiliatrices d’antan, il est le patron des imbéciles ! » D’après d’autres sources, aujourd’hui Le Vatican aurait officiellement approuvé saint Colomban comme le saint patron des motocyclistes.
Désormais Carlo Ancelloti sait à quel saint se vouer s’il veut voir son équipe gagner le Championnat de France de football.