Lorsqu'ils interprètent les sondages, les observateurs ont les yeux fixés sur l'écart entre Nicolas Sarkozy et François Hollande, écart qui se resserre au premier tour mais reste toujours élevé au second. Il en est un autre qui n'est pas moins intéressant : celui entre les voix qui se portent sur les candidats de gauche, Mélenchon, Joly, Hollande, Arnaud (41% d'après le dernier sondage de BVA) et celles qui se portent sur les candidats de droite, Sarkozy, Le Pen, Villepin : 45% qui montent à 56% si l'on y ajoute les voix des électeurs de Bayrou qui sont probablement dans leur majorité des électeurs de droite que Nicolas Sarkozy a déçus. Hollande est en tête mais la majorité des Français penche plutôt à droite.
Si François Hollande est élu au second tour, il le devra plus aux divisions de la droite qu'aux forces de la gauche. Ces divisions sont profondes mais elles ne sont pas une garantie. Qu'il inquiète trop les électeurs de droite et ceux-ci se retourneront vers leur candidat "naturel". Les Français ont clairement envie de changer de président, ils n'ont pas forcément envie de gauche. Il en allait autrement en 1981…