Le secteur du luxe ne connait pas la crise!

Malgré la crise européenne et l’incertitude quant à l’avenir de l’économie mondiale, le luxe enregistre une croissance à deux chiffres depuis 2009 grâce notamment aux nouveaux riches des pays émergents.

Contrairement à la plupart des secteurs qui peinent à s’adapter à une demande atone, la difficulté actuelle du luxe est de répondre à une consommation toujours plus gourmande de ses produits. Certaines firmes (environ 20% du secteur) ont même déclaré que leurs revenus avaient  crû de 20% en 2010. La crise, ce secteur ne l’a connu que brièvement fin 2008 et début 2009.

Pourquoi un tel engouement pour les produits de luxe ?

L’explication la plus commune pour comprendre ce phénomène réside dans l’éveil des pays émergents et en particulier la croissance annuelle moyenne à deux chiffres de la Chine depuis 2005. Ce basculement de la richesse s’est accompagné d’une explosion du nombre de riches dans ces pays. Ces nouveaux consommateurs de produits de luxe en sont d’autant plus friands qu’ils n’ont découvert le modèle occidental que récemment. Cette explication est vraie mais ne suffit pas pour appréhender le dynamisme exceptionnel du secteur. On peut aussi évoquer l’envolée des revenus des riches et surtout des très riches dans les pays dits « industrialisés ».  Ainsi bien que la majeure partie de la croissance du secteur provienne des nouveaux riches des Bric (Brésil, Russie, Inde et Chine), l’Europe reste le premier marché avec 37% des ventes de produits de luxe, devant le continent américain (30%).  Enfin, la nouvelle stratégie de « démocratisation du luxe »  est aussi un des moteurs de l’essor actuel du luxe. Cette politique des firmes consiste en pratique à mettre sur le marché des produits  plus accessibles afin de capter une clientèle plus jeune et moins aisée.

Bémol : l’avenir du secteur pourrait cependant être plus sombre. A court terme d’abord, si l’économie mondiale se détériore. Car maintenant que la clientèle du luxe est élargie, le secteur est beaucoup plus sensible à la conjecture économique. A plus long terme, la démocratisation du luxe menace sa dimension de rareté et de qualité irréprochable, ce qui l’exposerait à une concurrence accrue.

Franck Adell