"El Gordo", amas de galaxies en collision
Une équipe d’astrophysiciens a découvert et étudier deux amas de galaxies en collision à plus de 7 milliards d’années-lumière de nous !
Ne vous méprenez pas, l’image ci-dessus n’est pas celle d’une comète récemment découverte. C’est beaucoup plus gros que cela et séparé de nous de plus de 7,1 milliards d’années-lumières. Débusqué par hasard lors d’un sondage du fond diffus cosmologique, cette puissante source de rayonnement x trahit la collision de deux amas de galaxies (chacun est peuplé de dizaines de galaxies de masses différentes) à des vitesses dépassant plusieurs millions de km par heure ! La scène s’est donc déroulée il y a 7,1 milliards d’années et représente l’amas “le plus massif, le plus chaud et celui qui émet le plus de rayon X de tous les amas observés jusqu’à présent à cette distance ou au-delà” raconte Felipe Menanteau, principal auteur de cette étude.
Désigné scientifiquement par ACT-CL J0102-4915, les chercheurs qui ont beaucoup travaillé au Chili avec les télescopes de l’ESO, Very Large Telescope (VLT) et Atacama Cosmology Telescope (ACT) l’ont dores et déjà surnommé “El Gordo” qui se traduit par “le gros” ou “le gras” (la graisse ?!). Afin de collecter le plus d’informations possibles sur ce double essaim de galaxies, très massif et distant qui n’en forme plus qu’un désormais, les astrophysiciens de l’Université de Rutgers ont fait appel à de puissants télescopes terrestres et spatiaux.
L’image composite ci-dessus montre à la fois la flambée (en bleu) de rayonnements x photographié par le télescope spatial Chandra, qui révèle la charge des deux amas et, plus délicat, le rayonnement dans l’infrarouge et le visible, capturés par les télescopes VLT, Spitzer et ACT.
De tels événements illustrent brillament l’oeuvre de la force de gravité à grande échelle et aide les chercheurs à « mettre en lumière » (si l’on peut dire) ou à « mettre le doigt » sur les énigmatiques matière noire et énergie noire – “l’oeuvre au noir” ! – qui représentent 95 % de l’Univers ! D’après les estimations des chercheurs basées sur les observations dans l’infrarouge avec le télescope spatial Spitzer, la masse totale de la population stellaire ne représente qu’un seul petit pour-cent des amas !
Crédit photo : X-ray: NASA/CXC/Rutgers/J.Hughes et al, Optical: ESO/VLT/Pontificia Universidad. Catolica de Chile/L.Infante & SOAR (MSU/NOAO/UNC/CNPq-Brazil)/Rutgers/F.Menanteau, IR: NASA/JPL/Rutgers/F.Menanteau.