La Colline aux Coquelicots – Goro Miyazaki

Par Flo- @viesnippones

Vous le savez surement, La Colline Aux Coquelicots (コクリコ坂から), seconde réalisation de Goro Miyazaki (宮崎 吾朗), sort demain dans nos salles Françaises. Lorsque l’on m’a présenté ce film peu avant sa sortie au Japon, je me suis dit qu’un film avec un scénario écrit par Hayao Miyazaki, grand maitre de l’animation Nippone, et réalisé par son fils qui a déjà fait ses preuves avec Les Contes de Terremer, devait valoir le coup d’œil. Que dis-je, un visionnage indispensable et obligatoire ! Et bien croyez le ou non, mes attentes n’ont pas été comblées.

Synopsis

Umi est une jeune lycéenne qui vit dans une vieille bâtisse perchée au sommet d’une colline surplombant le port de Yokohama. Chaque matin, depuis que son père a disparu en mer, elle hisse face à la baie deux pavillons, comme un message lancé à l’horizon. Au lycée, quelqu’un a même écrit un article sur cet émouvant signal dans le journal du campus. C’est peut-être l’intrépide Shun, le séduisant jeune homme qu’Umi n’a pas manqué de remarquer…
Attirés l’un par l’autre, les deux jeunes gens vont partager de plus en plus d’activités, de la sauvegarde du vieux foyer jusqu’à la rédaction du journal. Pourtant, leur relation va prendre un tour inattendu avec la découverte d’un secret qui entoure leur naissance et semble les lier…
Dans un Japon des années 60, entre tradition et modernité, à l’aube d’une nouvelle ère, Umi et Shun vont se découvrir et partager une émouvante histoire d’amitié, d’amour et d’espoir.

J’ai une énorme dette envers Miyazaki père. C’est en effet grâce à lui que m’est venue ma passion pour le Japon, c’est au travers de ses films fantastiques, féériques que j’ai eu envie d’en apprendre plus sur ce pays lointain et mystérieux. C’est donc toujours avec joie que je revisionne ses anciens et nouveaux chef d’œuvres. J’ai donc visionné celui-ci avec grand enthousiasme car même si Goro Miyazaki est un jeune réalisateur, le scénario a été écrit par les mains du maître en la matière. Alors même si l’histoire n’a rien de fantastique et se déroule dans un Japon des année 60, un scénario assez éloigné des habitudes de Miyazaki père, je me suis dit qu’un peu de changement ne pourrait pas faire de mal. Effectivement l’histoire de ce film tombait à pic suite aux tragiques évènements de Fukushima et les ayants vécus de plus ou moins près, cette histoire m’aura quand même touché. Cependant, ce n’est pas ce que l’on attend d’une famille de génies de l’animation. Je vous laisse découvrir le trailer :

La réalisation est globalement réussie et l’on peut ici saluer le travail du fils. Il faut dire que les décors sont magnifiques et plein de détails. On s’y croirait et c’est là le point fort du film. Cependant, la fluidité des mouvements ne correspond pas à ce que nous avons l’habitude de voir. Peut être que l’histoire oublie de nous dire que les personnages sont accrocs aux vitamines ce qui expliquerait pourquoi ils sautillent autant. De plus les expressions du visage ne sont pas aussi bien travaillées qu’à l’habitude. Cela ne m’a pas déplu car j’affectionne le côté oldschool de l’animation. C’était peut-être le but, l’histoire se déroulant dans les années 60, mais nous sommes tout de même en 2012 et cela peut retenir nombre d’entre nous. C’est aussi ce que l’on attend de Goro Miyazaki, le talent du père mais l’innovation du fils. Hayao Miyazaki a profondément été marqué par la seconde guère mondiale et c’est sans doute un des facteurs de sa réussite dans l’animation, il a ce petit plus qui fait que. Bien heureusement, le fils n’a pas eu à vivre cela mais du coup nous attendons aussi un petit plus de sa part. Cela viendra peut être avec le temps.

Petit plus que le père semble avoir laissé de côté ici car si nous pouvons reprocher quelque chose à ce film, c’est bien son scénario. Clairement, on s’ennuie ! C’est gentil, l’histoire nous attendrit, mais cela s’arrête là. La magie qui nous a fait adorer bon nombre de films du papa semble avoir été laissée sur le carreau. Peut être avons nous besoin de fantastique pour rêver, alors à quand un retour aux sources qui ne délaissera pas l’innovation ? Vous l’aurez compris, je suis resté sur ma faim, j’ai eu l’impression d’assister à une longue scène secondaire d’un grand film des studios Ghibli. Je ne vous déconseillerai pas ce film car il est quand même bon, il rassemble le trio mortel des Miyazaki et de Ghibli mais ils peuvent tellement mieux faire. Si vous vous laissez tenter, vous passerez un bon moment assuré. Suis-je trop dur, trop demandeur, vous me le direz. Dans tous les cas, si possible, allez le voir en version originale sous titrée au petit cinéma du coin qui respecte ses auteurs. Ce sera tellement mieux et plus en accord avec le film. Bonne séance !