Edito du 10 janvier 2012 : Vers 2013 et au-delà

Ca y est, osannah au plus près du blé, l’année 2011 s’achève, tire fièrement sa révérence et laisse la place à une année 2012 qu’on espère foisonnante, rafraîchissante et goûtue [lâche-moi correcteur orthographique]. Celle-ci promet, sinon d’envoyer du pâté, de nous jeter à la face – encore et toujours – moult de ces poudres qui, outre l’éblouissement de leur factice et aveuglante pigmentation, piquent aussi un peu les yeux. Encore une fois, et pour le coup ce sera d’habitude, la grande machine à rêve distribuera généreusement, sans rationnement et sans file d’attente, gloire à Steam, des morceaux de paradis et d’enfer (voire de rien, je pourrais sortir quelques exemples) au travers de productions toujours plus onéreuses, toujours plus tape-à-l’oeil et … toujours plus rentables. Oui, nous aurons bien un énième (j’ai arrêté de compter, vous m’excuserez) Call of Duty, dont on peut faire la projection à peu près certaine qu’il sera allégé en nouveautés, d’inédites zones de jardins à l’anglaise pour World of Warcraft et, parmi d’autres que je me permets de ne pas citer, un Darksiders 2 qui s’annonce égal à lui-même.

Et comme en plus ce prochain décembre c’est la fin du monde (oooh yeah!), il est temps, grand temps et rapidement sera bienvenu, pour nos amis développeurs – toujours plus nombreux et dispersés – de mettre la main à la pâte (ou aux miches de la boulangère, mais attention la file d’attente est longue, ça se mérite) et de sortir le jeu ultime, syncrétisme érudit, et pur de tout bug, sauce post-steve-jobs, paix à son âme, de tout ce qui se fait de mieux ici et ailleurs. Pour que l’apocalypse puisse aussi être une belle fête à la maison en pantoufle et mourir conscient de rien dans notre sommeil ludique : une belle mort sans douleur. Quant à savoir si l’EDF sera en fonctionnement au cours de ces dernières heures de l’humanité …

Par ailleurs, et en prévision que l’apocalypse n’adviendra pas (genre), vous avez peut-être pris quelques bonnes résolutions : arrêter de fumer, décrocher de The Sims Social et Angry Birds ou vous sevrer de Facebook. Dit autrement, la mission quoi ! Et, à moins que tout soit déjà résolu (résolu/résolution … humour quoi), que vous nagiez dans une béatitude océanique et une parfaite quiétude quant à votre place dans les cieux, vous continuerez, de façon idoine et gaillardement, à chercher le bonheur, la paix et l’amour IRL et répandre le malheur, la guerre et la haine online. Sans mauvaise foi aucune. De la même façon, vous pourriez aussi décrocher tout simplement de votre ordinateur et/ou de votre chronophage smartphone quelques jours, aller vous poser dans l’herbe d’un soleil de printemps et bouquiner du Nietzsche, du Proust ou, à la limite (à la limite j’insiste) et en dernier recours, du Musso.

Non décidément la vie sera dure encore cette année. Alors que tous les jeux se finiront en relativement moins de temps qu’un épisode (version longue néanmoins) du Seigneur des Anneaux, les prix resteront grosso merdo les mêmes pour nos amis consoleux (pour lesquels je n’ai par ailleurs aucun mépris), en attendant de profiter, comme sur ordinateur, d’un système intégralement dématérialisé, gloire à Steam, d’achat de jeux indés, oui, et AAA, aussi. Malgré tout, et alors que les rayons PC disparaissent à vue d’œil de nos épiceries, lesquelles thésaurisent désormais sur les tablettes et leurs cheptels de jeux casual, les rayons 360, PS3 et Wii ne désemplissent et ne désempliront pas avant la prochaine catastrophe globale. D’ici peu.

Mon esprit n’est qu’un magma bouillonnant

de pensées scintillantes et d’idées turgides.

Max