Magazine Société
Comme engoncés dans le même art
Celui des couleuvres ou lézards
Les corps de nos politiciens
Ont la plasticité du Rien.
Clients des mêmes catalogues
De mesurettes démagogues
Les candidats aux élections
Nourrissent notre hibernation.
La crise a repassé les plis
De leurs multiples incuries
Les systémiques récessions
De leur pouvoir ont eu raison.
Gauchisant ses lignes droitières
Ou durcissant son rose clair
L’homo politicien nous cause
Bien moins d’envie que de névrose.
Alors au fond d’un isoloir
Où se remaquille l’espoir.
Des virginités d’enveloppe
Prennent les traits de viles salopes
Pour qui caressait l’espérance
D’émulsionner vives consciences
Le blanc, muet, vieux taciturne
Qui se propage dans les urnes
Occit dans ses mains de séisme
L’oiseau piteux du populisme.
Il ne restera qu’un silence
Qui clame notre état d’urgence :
Hé, Monsieur Blanc où êtes-vous ?
Bon sang, on a voté pour vous !
Monsieur Blanc, pourquoi pas Madame ?
Point de sexisme dans ce drame
L’immaculé n’a pas de nom
Pas plus d’adresse ou de maison.
Le fantomatique adulé
Éperdument politisé
Accentue ses appréhensions
A se voir guider la Nation.
Il ne restera qu’un silence
Qui ourdit notre insignifiance :
Hé, Monsieur Blanc où êtes-vous ?
Bon sang, on a voté pour vous !
Blanc quête de vaux en monts des voix
Preux chevalier du désarroi
Sorti des mues de l’abstention
Mais saigné d’interrogations.
A lui léguer un chèque en blanc
Qu’adviendra-t-il de nos talents
De nos valeurs que l’aigrefin
Revêt de ses sombres desseins ?
Il ne restera qu’un silence
Enfant caché de leurs errances.
Engeance de leur vacuité
Nourrisson des seins desséchés.
Il ne restera qu’un silence
A l’horizon des suffisances…
Hé, Monsieur Blanc où êtes-vous ?
Bon sang, on a voté pour vous !