À L’APLOMB DU MUR BLANC
Pas un crayon ici pas une lime pas
une lame seulement des
mots sans rime en attente
de déraison — attente
veillée entrecoupée de
sommeil sans rêve ombres au bord
des voix diffuses dans le feu
attente — de réveil — enroulée je dessine
les cercles du matin dans la lumière blonde
funambule des deux rives du temps
couchée à même le sol
onglet du mètre — en attente de —
sa hauteur 34 fois 6
2 fois 17 éclairages sur rampe
l’araignée du soir
divague à l’aplomb
du mur blanc
porte étroite fermée
sur sa transparence (même)
rumeur sombre mugissement des vagues
encre minérale ciel — Ô — noire
toute chose dérobée invisible
vaste vaisseau de nuit en attente d’étoiles
éclats diffractés dans la flamme
le froid me prend au rebours du réveil
bris de mots avalés par le feu
Au matin les dernières brûlages de l’hiver
montent dans l’air enneigé du
printemps.
Angèle Paoli
D.R. Texte angèlepaoli
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