Une délicieuse douceur italienne pour démarrer 2012...

Publié le 10 janvier 2012 par Fousdetheatre.com @FousdeTheatre

Les Athévains font enfin leur rentrée et nous proposent un réjouissant petit opéra bouffe composé par Haydn à partir d'un livret du grand Carlo Goldoni. Elégamment mis en scène par Anne-Marie Lazarini, le spectacle se révèle un plaisir pour les yeux et les oreilles.

Dès notre entrée dans la salle, d'immenses toiles peintes auxquelles se mêlent quelques éléments en dur signés François Cabanat happent notre regard, représentant une Venise aussi ravissante que théâtrale, écrin idéal pour donner vie à l'oeuvre du musicien et du dramaturge grâce à six musiciens et quatre chanteurs lyriques. 

Deux mots sur l'argument de "Lo Speziale". C'est autour de la jeune Grilletta, pupille de Sempronio (lo speziale, l'apothicaire en italien),  que se concentre l'intrigue. Convoitée par tous les hommes du quartier dans lequel elle demeure, celle-ci devra jouer d'adresse pour échapper à un mariage avec son tuteur, repousser les avances d'un certain Volpino et épouser celui qu'elle aime, à savoir Mengone. Ces deux derniers ne seront pas en reste pour tenter d'arracher la belle des griffes de Sempronio. Ruses, mensonges, déguisements, turqueries... La comédie italienne dans toute sa splendeur !

Pour incarner les quatre rôles de cette amusante farce, Anne-Marie Lazarini a su trouver des interprètes d'opéra aux talents de comédien plutôt au dessus de la moyenne du secteur (on ne saurait expliquer pourquoi, encore aujourd'hui, il est si difficile de mettre la main sur des artistes lyriques sachant jouer correctement la comédie...). Karine Godefroy, soprano, est une Grilletta des plus expressives, vive et souriante. Autour d'elle, Jean-François Chimia, ténor, compose un Sempronio fort juste, bien qu'un peu timide, à l'image de ses deux autres partenaires masculins. Le Baryton Laurent Herbaut, alias Volpino, n'a en effet pas encore pris totalement conscience de son potentiel comique (les représentations passant, son efficacité devrait croître); Xavier Mauconduit enfin, qui prête ses traits au jeune amoureux Mengone, dont l'intention de jeu va dans le bon sens, devra également lâcher la bride des sentiments qu'il exprime.

Des scènes de comédie habilement réglées, de jolies voix, une partition gracieuse, un orchestre appliqué (sur lequel je ne m'étendrai pas davantage n'étant pas spécialiste), font de ce spectacle un moment charmant doublé d'une excellente introduction à l'opéra pour qui voudrait s'y initier en douceur.

Allez-y.

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