cauchemar d’un pet-de-loup
Une nuit, j’eus fait ce rêve révélateur
Inconsciemment provocateur :
Le gouvernement venait de décider,
Par souci d’économie,
De trucider
Soixante millions d’administrés.
Je vais vous le narrer
Pour vous faire marrer !
Le gouvernement avait déjà lancé
Quelques ballons d’essai.
Il avait dispersé
Des ours dans nos montagnes,
Des loups dans nos campagnes.
Des résultats, oui ; mais pas assez.
Les français résistaient.
Alors, cette nuit-là, il lui sied
De supprimer le peuple français, trop casse-pied,
D’en finir avec les déficits abyssins,
Les mouvements de grève vains,
L’opposition systématique,
Le chômage endémique,
Les hordes d’immigrés miséreux,
Et toutes gênantes banlieues.
Les ministres veulent vivre en paix,
N’avoir plus personne pour les embêter,
Et se partager tous les sous
Du même coup.
« Intensifions les importations
Des loups et des ours.
Dispersons-les tous les jours
Sans alimentation,
Par milliers.
Quel pied !
Nous avons d’ailleurs tout prévu :
Le fameux
Fumeux
CODE DE L’ENVIRONNEMENT (1)
Dresse la liste très bien conçue,
Des espèces protégées.
Il interdit le moindre comportement déviant
Si par hasard un débile avait la velléité.
De s’opposer à notre volonté.»
Et les ministres de papoter entre eux :
« Qui osera jeter dans une fosse aux lions
Ces sales gosses, ces imbéciles heureux ?
Ha ! Ce spectacle, que nous l’aimerions ! »
Et le Secrétaire d’Etat aux Sports
Ajouta en riant très fort :
« Feu
Daniel, y est déjà bien passé,
Pourquoi pas eux ?»
Le ministre des Cultes, plus compassé,
Rappelle
Ce propos d’Ezéquiel :
« Mon troupeau est mis au pillage,
Il devient la proie des bêtes sauvages. »
La Secrétaire d’État aux Universités,
Altier, a ajouté :
« Même Jean de la Pretentaine, pas fou,
A écrit une fable
Ineffable :
L’ours et le loup.
Je la connais par cœur.
Je vous la réciterai tout à l’heure. »
Voulant mettre son grain de sel,
Le Ministre de l’Environnement,
Sortant de sa torpeur,
Eut cette brillante étincelle :
« Sauf erreur,
Vous oubliez la bête du Gévaudan. » !
Le code de l’environnement prévoit à l’article 411-1 des peines d’emprisonnement pour tout individu qui transporterait un animal protégé : rapaces, lynx, ours et loups.
Ce code interdit l’achat de telles espèces (Mais, si ce sont les ministres qui achètent,… on ne va pas chercher la petite bête ! !)
Le code interdit aussi « les cris, les bruits » …susceptibles de perturber ces adorables quadrupèdes !