Le Jeu de Paume achève la programmation « Satellite 4 » avec cette exposition passionnante Audrey Cottin : Charlie & Sabrina, qui l’eût cru ? Cette exposition ouverte jusqu’au 5 février 2012 explore la subjectivité avec une démarche intéressante qui intègre les actions menées par cette artiste française avec d’autres personnes et des artistes, qui invitent à pénétrer dans son monde. Un monde où l’art et la création fonctionnent comme un élément d’échange.
Il est difficile de caractériser l’œuvre d’Audrey Cottin. Nous pourrions l’apparenter à de la sculpture performative puisqu’elle utilise différents supports et collabore avec des écrivains, des artistes, des sculpteurs ou tout simplement des personnes ordinaires. Grâce à eux, elle exploite ainsi la fusion et la collaboration pour atteindre une résonance et une perfection. La résonance s’inspire d’une pratique utilisée au théâtre au XIXème siècle où les spectateurs s’engageaient à applaudir pour garantir le succès de l’œuvre. Cottin a ainsi appelé sa performance de Clapping Groups. Les gens participent à une dynamique agréable, qui les amènent à repenser l’acte d’applaudir comme un message de remerciement et de joie. Les Clapping durent 20 minutes dans un exercice collectif de rythme partagé.
L’exposition s’apparente à un jeu dans lequel Cottin recours à de nombreux supports à travers une démarche interactive. Il s’agit d’un jeu sérieux pour Cottin car elle cherche à rendre explicite la vision collective de l’art, en questionnant l’authenticité des œuvres, aussi bien dans ses formes que dans ses résultats. Pour ce faire, elle a réalisé une série de photographies sur le relevé d’œuvres d’autres artistes afin de changer la position de l’objet suspendu et en inversant la position de départ.
Tout a un rapport avec l’échange, ce moment inquiétant dans lesquelles les choses se dispersent. C’est ce que Cottin étudie dans ses transferts. Elle se connecte notamment avec d’autres artistes via satellite pour apprécier son travail.
Cottin est une passionnée de la matérialité bien que son œuvre puise dans la subjectivité. Elle explore les fondements de l’art et de la création, ainsi que la notion d’authenticité qui se réfère au concept de la création individuelle, concept propre à la modernité et une question constante pendant le XXème siècle. Michel Foucault croit que l’auteur a joué le rôle de régulateur de la fiction depuis le XIXème siècle, un rôle caractéristique de l’ère industrielle et bourgeoise, de l’individualisme et de la propriété privée. La notion d’authenticité a été également posée par la Bauhaus, qui voyait dans l’usage de la machine une forme idéale d’éviter la « vanité artistique ».
Pour de plus amples informations, veuillez consulter le lien suivant : http://www.jeudepaume.org/index.php?page=article&idArt=1498&lieu=1