C'est le début d'un nouveau chapitre de notre calendrier grégorien... et, d'après certains abrutis qui vont et viennent sur le net, c'est le début du dernier chapitre du calendrier maya. Où nous mènera cette nouvelle année 2012 ? Vers une Saint Sylvestre 2012 ?... Ou vers la destruction du ciel, de la terre et de l'univers ? Comment utiliser au mieux le temps intermédiaire ? En se prosternant où se lamentant? Ou en continuant à faire de notre mieux, comme à l'habitude... où, en faisant l'autruche tout en se mettant sur la voie de la dépression nerveuse: et, s'ils avaient raison?
En fait, il y en a eu tellement des fins du monde, tant de sombres drames annoncés, tant de catastrophes épouvantables et destructrices évidentes et... pas du tout prouvées... Vaille que vaille, tant bien que mal, les hommes sont sortis de la nuit, de la peur de la nature qu'ils ne comprenaient pas et du froid des cavernes....les anciens ont évolué, posé des questions et trouvé des quantités de réponses à des millions de questions... cela a pris tu temps. De nombreux siècles souvent.
Par exemple : on a longtemps cru que la terre était plate et le centre de l'Univers, avant de "découvrir" qu'elle était ronde. Mais même à ce moment-là, les navigateurs n'étaient pas entièrement convaincus -- ou pas capables -- de risquer leurs navires là où leurs courageuses hypothèses osaient s'aventurer.
L'astronomie hellénistique a établi la forme sphérique de la terre comme un fait physique à peu près au troisième siècle avant J.-C. Ce n'est que 1 800 années plus tard que le périple autour du monde (1519-1521) de Juan Sebastián Elcano l'a prouvé, sans l'ombre d'un doute. Certes, les tenants d'une terre plate devaient sans doute être sûrs de leur fait et ils ont dû résister de toutes leurs forces. Peut-être étaient-ils aussi sûrs que nous le sommes tous aujourd'hui de la "sphéricité" de la terre... Puis, récemment...
Très récemment en fait, c'était au mois de septembre dernier, la principale doctrine de la physique moderne a été elle-même remise en question. Il a fallu qu'un groupe de sceptiques se réunisse pour réfléchir sur la nature des choses et leur fonctionnement, on croyait que rien dans notre univers connu ne pouvait voyager plus vite que la vitesse de la lumière, soit 299 792 km/s. Pas même -- comme le laisse entendre le terme -- la lumière elle-même. On a cru que cette limite était une sorte de limite de vitesse céleste, la constante "c" dans l'équation d'Einstein E = mc2.
Un article paru dans Universe Today raconte cette histoire du 22 septembre dernier, jour où il a été déclaré que la limite de vitesse avait été dépassée:
"Une équipe internationale de scientifiques du laboratoire du Gran Sasso, près de Rome, a annoncé hier avoir chronométré des neutrinos voyageant plus vite que la vitesse de la lumière. Les neutrinos, particules sub-atomiques ayant une masse très faible, étaient contenus dans des faisceaux émis depuis le CERN à 730 km de distance, en Suisse. Sur une période de trois ans, 15 000 faisceaux de neutrinos ont été émis du CERN vers des détecteurs spéciaux situés très profond sous terre à Gran Sasso.
Là où la lumière aurait accompli le trajet en 2,4 millièmes de seconde, les neutrinos l'ont fait 60 nanosecondes plus tôt -- c'est-à-dire 60 milliardièmes d'une seconde -- une différence qui nous paraît certes minime, mais qui est énorme pour les physiciens des particules "! Ainsi, donc, finalement, rien n'est immuable. Et, pendant ce temps-là, nous avons vu avec effarement bien des changements s'amorcer dans les sociétés humaines contemporaines; sous nos yeux, à la télévision ou sur l'écran de nos ordinateurs.
Commencées en Tunisie, le pays de Mohamed Bouazizi, les révolutions -- en grande partie grâce à la diversité des canaux open source -- ont gagné le sud et l'ouest via la Libye et l'Egypte, où la chute de Mouammar Kadhafi et de Hosni Moubarak a mis fin à un demi-siècle de dictatures brutales soutenues par les Etats-Unis.
Ces révolutions en Tunisie et en Egypte et la guerre civile en Libye ont été suivies par des insurrections civiles à Bahreïn, en Syrie et au Yémen -- cette dernière ayant résulté en la démission du Premier ministre yéménite -- et par d'importantes manifestations en Algérie, en Irak, en Jordanie, au Koweït, au Maroc et à Oman.
On a également assisté à des manifestations de moindre ampleur au Liban, en Mauritanie, au Soudan et au Sahara occidental. Fait significatif dans cette partie du monde fortement dépendante d'un pétrole relativement bon marché, d'accès facile et de haute qualité, la maison des Saoud a également pris conscience d'un esprit révolutionnaire bouillonnant, si ce n'est naissant, juste sous la surface.
La liberté est un air entraînant. "Liberté Chérie" cette affirmation dithyrambique que nous ont laissé nos parents et qui figurent dans les livres d'histoire, à la communale. Nous avons lu cela et seuls n'ont compris que ceux qui avaient des parents qui "étaient passés par là.... où qui avaient été bloqués ailleurs par la folie meurtrière de certains hommes". C'est ce que certains qui nous entourent ont commencés à comprendre en voyant la propagation de ces troubles. Une fois que vous l'avez en tête, il est difficile de s'en débarrasser de cette incantation: liberté, fraternité... Du Printemps arabe susmentionné (et qui continue encore aujourd'hui) à la Révolution de jasmin en Chine (rapidement réprimée) 2011, on s'en souviendra longtemps, est devenue "l'année de la révolution".
Ce sentiment s'est propagé à la vitesse de la lumière -- quelle que soit la pertinence que cela peut avoir à présent -- jusqu'en Europe, où des diplômés au chômage, des retraités sans le sou et tous les laissés pour compte se sont réunis dans les capitales européennes ou américaines pour protester contre les sauvetages déguisés des banques, les programmes d'austérité et le pillage généralisé des masses par la classe politique, que beaucoup d'entre eux ont eux-mêmes élue.
Beaucoup de pillages ont été perpétrés par les masses elles-mêmes. De la Place Syntagma à Athènes à Tottenham Square à Londres, les émeutiers ont testé la force de leur nombre contre les forces de police, manifestement incapables de suivre le rythme de la nouvelle réalité des flash riots (émeutes éclairs) et des techniques avancées, open source, qu'ils utilisent pour se rassembler et se disperser avant que la police ne puisse prendre le contrôle de cette situation inhabituelle.
Le monde s'est mis en marche, littéralement, lors de la "journée mondiale de la colère", en octobre, où se sont réunis tous ceux qui ont été floués et escroqués, de Tokyo à Zurich et dans les villes de plus de 80 pays à travers le monde.
Ils ont laissé éclater leur colère pour rejeter le monde tel qu'ils le connaissent. Mais ce monde-là pourrait bientôt prendre fin de toute façon : une recomposition globale s'annonce, d'un genre que même les Mayas n'auraient pu imaginer.
Les ténèbres ne vont pas s'écarter encore. Il va encore longtemps, faire nuit et froid.