Je parle de ma chevelure heureuse,
des coquelicots brûlés de ton baiser,
de l’intimité de nos corps à la sauvette
et de la brillance de notre nudité
comme les écailles des poissons dans l’eau.
C’est cela qui me touche dans l’écriture de cette femme, la certitude d’être un élément de la nature, une fleur, un oiseau, la nuit même. « Ma lignée de fleurs m’a engagée à vivre ». Et, si j’en crois la traduction, c’est un langage simple qu’elle utilise pour dire sa révolte, son désir, sa solitude. Je ne connais pas assez la poésie persane pour juger de la place de ces recueils dans la littérature iranienne, mais leur lecture me transporte dans un monde, ce monde-ci, de parfums, de couleurs, de souffrance, d’espoir. Sur ce dernier mot, il faudrait préciser : pas un espoir désincarné, pas un rêve refusant la réalité. Et plutôt que l’espoir, il conviendrait d’écrire « l’envol », la capacité d’être libre, et peu importe qu’on meure si on s’est envolé. Le dernier poème se termine par ces mots :
Souviens-toi de l’envol !
L’oiseau mourra.