Alors que l’on s’interroge déjà sur ce que sera le prochain internet, on commence à peine à formuler le paradigme économique qui sortira vainqueur de l’ère du web 2.0.
Et les sectateurs du web 2.0 de se demander qui peut aujourd’hui revendiquer la place que les portails et les moteurs de recherche avaient occupée pendant les années 1990-2000 ? Acteurs et analystes organisent et décrivent une grande migration, qui semble converger irrésistiblement vers les différents modèles de réseaux sociaux.
Il n’est pas exagéré de parler de rupture, au sens anthropologique du terme, même si ce phénomène était déjà entrevu ex ante, par un Leroi-Gourhan, par exemple, qui dans “Technique et langage” constate que “…l’homme, qui reste dans son corps un mammifère normal, se dédouble dans un organisme collectif aux possibilités pratiquement illimitées de cumul des innovations.”
Examinés d’un point de vue anthropologique, les apports du web 2.0 sont ceux de tout un contexte porteur de bouleversements culturels et sociaux. En proposant aux utilisateurs de partager leurs informations avec des outils d’édition simples et gratuits, le web 2.0 et les réseaux sociaux ouvrent de nouvelles perspectives à l’intelligence humaine et aux activités sociales déployées par les hommes.
Les réseaux sociaux s’appuient sur des caractéristiques anthropologiques fondamentales de notre société, y compris son économie numérique. Comme je l’ai expliqué ici, les réseaux sociaux en ligne suscitent la création du lien social en représentant la proximité entre les individus. Ils font une formidable caisse de résonance à cette prédisposition humaine à multiplier les partenaires avec qui échanger de la valeur.
Il apparait à tous que c’est bien la “communautarisation” des contenus réalisée au travers des réseaux sociaux qui révèle la dimension anthropologique du nouvel internet.