Ami d'enfance d'Alexandre Aja (il a notamment joué dans Le grand pardon II de papa ainsi que dans Haute tension), Franck Khalfoun se retrouve pour son premier film aux commandes d'une série B à l'américaine, avec acteurs un peu connus et scénaristes en vogue (Aja et Grégory Levasseur, auréolés du succès d'estime de La colline a des yeux). Au vu du résultat, ce parachutage n'est pas le plus scandaleux de l'histoire du cinéma, puisque les principales réserves à émettre à propos de 2ème sous-sol concernent surtout le script.
Khalfoun, lui, ne semble pas se poser de questions, et met en scène de façon extrêmement efficace ce huis-clos en grands espaces. Chaque instant de bravoure est poussé à l'extrême et parfaitement mis en image. À l'américaine. Non, c'est vraiment le script d'Aja et Levasseur qui pose problème. On sent bien que 2ème sous-sol a été écrit avec un désir d'offrir un pur divertissement du samedi soir, un spectacle modeste mais satisfaisant. Et c'est le cas, même si le côté modeste tend un peu à prédominer. Sans être scandaleux, le déroulement de 2ème sous-sol manque sérieusement d'anicroches, et l'on enrage devant ces péripéties pas désagréables mais vues ailleurs et souvent en mieux.
Il y avait pourtant tout pour faire des étincelles , et notamment un personnage de psychopathe au potentiel gigantesque. Parfaitement incarné par Wes Bentley, ce gardien de parking qui pète un plomb a au départ quelque chose de fascinant, puisqu'il oscille sans cesse entre une facette clairement enfantine, une stupidité latente et un goût soudain pour la violence la plus froide qui soit. Malheureusement, cette personnalité en triangle n'est absolument pas exploitée par le scénario, qui utilise le bad guy comme s'il était aussi équilibré et sensé que la moyenne. Restent donc quelques péripéties assez savoureuses, mettant malicieusement à profit les différentes possibilités offertes par le décor unique du film. Malgré son manque de profondeur psychologique, 2ème sous-sol constitue néanmoins un début prometteur pour Khalfoun, à défaut de faire briller un Alexandre Aja désormais attendu au tournant.
4/10