Bonne année à tous, surtout à ceux qui ne seront plus, je l'espère, qu'un mauvais souvenir dès le mois de mai.
On vit quand même une époque formidable. La panique de la droite, qui ne sait plus quoi monter en épingle pour accrocher les socialistes, ses manœuvres désespérées pour instaurer une TVA sociale et une taxe Tobin dans la précipitation et de donner à Sea France le baiser qui tue, toutes ces gesticulations désespérées me ravissent. Hollande, en jouant à l’imitateur, a même réussi à se faire moraniser grâce à un petit « extrait choisi » de ses paroles rapporté par un journaliste indélicat.
Quand les petits enfants ne sont pas sages, on leur dit que la méchante Nadine Morano va venir les morigéner, ça les calme d'un coup. Avant, on les menaçait d'une imprécation de la poissonnière du marché, mais depuis qu'ils ont été dépeignés par une tornade moranesque sortie sans prévenir du téléviseur, la poissonnière, malgré ses relents de hareng, ne leur fait plus peur.
Un ami me signale le site d'un Philippe Arino , supposé défendre les droits LGBT, mais dont les arguments ne sont pas toujours très convaincants.
Par exemple, l'auteur y crée des profils, et on trouve au profil n° 85 celui d'Hitler.
. On y découvre avec étonnement que l'auteur prend exemple d'une brochette de piliers de boîtes qui, pendant la guerre, se sont acoquinés avec quelques Allemands noctambules pour affirmer que les homosexuels auraient plutôt été collabos... C'est peut-être aller un peu vite en besogne, de prendre modèle sur quelques dandys parisiens pour étiqueter ignominieusement une frange entière de la population ? Plus loin dans l'article, qui est très long, l'auteur y déroule une liste de livres et de films de plusieurs pages qui, si elle dénote une certaine érudition, révèle aussi une quasi obsession dans sa pensée du lien homosexuel-nazisme. Il voit des nazis partout !!
En fait, ce Philippe me semble user avec une grande maîtrise du sophisme, qui consiste à bâtir des savants raisonnements sur des bases douteuses. Quelques assimilations hâtives constituent pour lui des fondations assez crédibles pour bâtir d'immenses réseaux d'une logique perverse qui le conduisent au CQFD qu'il s’est fixé au départ. Ajoutons une propension particulière au remplissage littéraire et au verbiage pléthorique qui, incitant le public épuisé à sauter des paragraphes, permet à l'auteur de cacher la vacuité de sa démonstration en donnant rendez-vous au lecteur directement à la fin du texte. Et hop ! Passez muscade !
Il en résulte après quelques immersions dans cet immense site qu'on ne sait plus très bien si, à la fin, il sert ou s'il dessert la cause LGBT. Ce qui est certain, c'est qu'il rate sa cible : la vacuité de ses démonstration et les sophismes à la chaîne qui les constituent ne convainquent pas un public averti, et l'immensité du pensum rebute d'avance quelques esprits simples qui auraient pu mordre à l'hameçon s'il avait été moins profond.