- des objectifs chiffrés importants de reconduite à la frontière d'étrangers e situation irrégulière ?
- de la décision de renvoyer les étudiants étrangers chez eux à l'issue de leur formation ?
- de la volonté de mettre en place unilatéralement la "Taxe Tobin" ?
Car, si chacune de ces actions, comme d'autres, peut présenter un intérêt ou être justifiée par un contexte spécifique, l'image d'ensemble est plus que problématique. Marine LE PEN a alors parfaitement raison en considérant que le Gouvernement vient mettre en œuvre sa politique.
Et si le contexte de la mondialisation fait peur, il n'en reste pas moins un contexte international qui ne peut être nié. Les actions du Gouvernement qui cherchent à s'y opposer de manière unilatérale n'ont, de ce fait, aucune chance de produire d'effet, ou alors un effet négatif tant sur le plan économique que diplomatique et sur l'image internationale de la France.
Le risque pour l'éducation
L'impact de la "Circulaire Guéant" ne sera pas simplement hexagonal.
En effet, depuis plusieurs années, nos grandes écoles et universités ont de grandes difficultés à se positionner en bonne place dans les classements internationaux. Or, parmi les critères d'analyse, on trouve : la part des étudiants étrangers, le rayonnement international de l'établissement ou encore la proportion d'étudiants dans les grandes entreprises internationales. Tous ces critères vont être fortement réduits par la circulaire. C'est l'une des raisons de la fronde des responsables d'écoles.
Au moment où le Gouvernement favorise la gestion privée, en structure indépendante, des écoles, ce classement ne représente pas un simple "satisfecit". Il est un indicateur de l'image de l'école, nécessaire au recrutement des élites et donc au financement des écoles et des universités.
On pourrait ainsi considéré par exemple qu'après avoir imposé l'indépendance financières aux universités, le Gouvernement leur supprime leur source de financement privée. Une manière très efficace d'enterrer la formation supérieure en France.
La "Taxe Tobin" unilatérale
Pour limiter les effet négatifs de la "Taxe Tobin" (transfert des mouvements financiers vers d'autres places financières), il est nécessaire qu'elle soit appliquée le plus largement sur l'ensemble des marchés financiers mondiaux. Or les opposants (le système financier lui-même en particulier) savent mettre la pression sur les gouvernements pour que cette décision conjointe ne soit pas prise dans un avenir proche.
L'annonce de Nicolas SARKOZY présente donc l'intérêt de lancer la démarche, en espérant qu'elle face boule de neige et qu'elle entraine une vaste majorité des gouvernements des pays "financiers". Cependant, le risque reste entier et l'impact pour l'économie française pourrait être désastreux.
Le pire, dans l'annonce, est la volonté d'y aller coute-que-coute, même sans autre grand partenaire européen (en particulier l'Allemagne).
Mais peut-être que son projet est d'annoncer un retour en arrière en cas de victoire, afin de se poser en "sauveur" d'une situation dégradée par la crises et les velléités sociales de certains mouvements citoyens.