Niortéide, 15
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A Niort, la campagne municipale post-sondage s’annonce très électrique, les uns et les autres ayant été diversement galvanisés par les résultats obtenus par CSA. Les gens de Geneviève Gaillard rêvent « qu’en un jour, qu’en un lieu un seul fait accompli Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli » et plaident sans rire pour un seul tour plus écologique et moins coûteux pour le contribuable…
Ben voyons ! Les gens d’Alain Baudin et de Marc Thébault mobilisent leurs troupes et fourbissent d’ultimes arguments destinés à renverser des tendances aussi contraires que contrariantes. Les équipes de tracteurs de tous bords doivent inonder les boîtes à lettres partout en ville…
Chacun aura son métingue en milieu de semaine, ces grands raouts où l’on ne prêche plus guère qu’à des convertis. Le débat télévisé sur France3 ne restera probablement pas dans les annales et n’a fait que confirmer ce que l’on savait déjà, sur le fond et surtout sur la forme. Vu le jour et l’heure de diffusion, son influence sur le scrutin semble de toutes façons assez négligeable.
Il en va tout différemment pour le sondage dont le résultat spectaculaire sera forcément partie intégrante de la décision de chaque citoyen dans l’isoloir. Combien voudront grossir la tendance dominante, aimantés par une députée conquérante qui sut optimiser une image de marque trempée par son excellent score des législatives ? Combien auront à cœur de soutenir un maire sortant devenu outsider, alors même qu’objectivement il laisse un bilan plutôt positif (projets structurants en cours, pas d’endettement de la ville, ce dont paradoxalement ses opposants lui font grief) ? Combien encore voudront faire mentir l’oracle CSA et montrer qu’à Niort on n’est pas des truffes bêtement prévisibles ?
Le suspens est là : dans quelle mesure le premier tour sera différent du sondage ? Qu’est-ce qui dans les derniers jours pourrait faire bouger les lignes ? Qu’est-ce qui aussi pourrait mobiliser les électeurs niortais, volontiers fortement abstentionnistes aux municipales, tentés de se dire : « C’est sondé, c’est plié alors à quoi bon aller voter ? »