Un livre à lire

Publié le 09 janvier 2012 par Goure

 

"Mimi Guillam - Cahier de vie d'une institutrice"  écrit par Catherine Ecole-Boivin , tel est le livre qu'un ami m'a prêté. Je l'ai lu avec un très grand plaisir  aussi  vais-je vous en parler pour vous donner envie de le lire aussi.
Mimi Guillam est encore en vie , elle a 94 ans. Aussi est-ce  près d'un siècle que sa biographe, Catherine Ecole-Boivin ,  nous raconte.

Mimi Guillam est née en 1916, à Dives-sur-Mer. Sa mère, robuste et généreuse infirmière d'origine bretonne, a décidé que sa fille serait institutrice. En 1933, Mimi entre donc à l'école normale de Caen, dont la directrice, philosophe, lui apprend à penser "par elle-même". Mimi choisira ainsi, pour son premier poste, d'inaugurer une " classe maternelle Freinet ", une pédagogie moderne prônant le "dessin libre", les activités manuelles, le sport, le travail en petits groupes où le rythme de chacun est respecté.


Mimi Guillam nous raconte sa vie, ses souvenirs, pleins des sourires des écoliers qu'elle a chéris et guidés durant des décennies. Elle qui a toujours considéré l'enfant comme le premier des pédagogues nous parle aussi de sa famille, de ses activités en faveur de l'éducation populaire avec son mari Robert Denis, des premières auberges de jeunesse, de la guerre contre les nazis durant laquelle, avec d'autres femmes, elle a gardé et protégé trente-quatre petits élèves... Aujourd'hui directrice retraitée de l'école maternelle de la Pigacière de Caen, âgée de 94 ans, Mimi milite toujours pour que l'on reconnaisse que l'éducation ne se fait pas seulement dans la classe, mais se rencontre à chaque seconde d'une existence.

Freinet et sa classe à Saint-Paul de Vence. Vous pouvez compter 35 élèves...

Congrès Freinet à Orléans - 1938
Célestin Freinet , Mimi  Guillam ,
deux congressistes.

 Voici un passage du livre concernant  le trousseau nécessaire à l'Ecole normale où Mimi fut admise en 1933:
"L'école normale de filles de Caen  imposait son règlement :
- des gants - des sabots - un imperméable - un chapeau de feutre marine pour l'hiver et un de paille pour l'été - un manteau et des jupes bleu marine - une tunique de toile à la grecque et très courte pour la gymnastique -  douze paires de bas - la liste du courrier (les personnes autorisées par nos parents à nous écrire) - six blouses grises et une fantaisie pour le ménage, mais aussi une autre pour nos stages dans les écoles)..."

Avec Mimi Guillam, cahier de vie d’une institutrice (Presses de la Renaissance), Catherine Ecole-Boivin fait le portrait d'une femme engagée et généreuse. Née en 1916, la petite Mimi est, dès l'enfance, destinée à devenir institutrice. Cette femme, précurseur dans ses méthodes d’enseignement, accueille tous les élèves, sans discrimination, affirme son pacifisme au plus fort de la défaite de 1940 et secourt, en 1962, des harkis abandonnés... Une belle leçon de vie !

La photo ci-dessus n'est pas celle de Mimi Guillam , mais celle d'une institutrice retraitée  que j'ai eu la chance de connaître à Saint-Etienne (42) vers 1957/8. Comme Mimi Guillam elle  avait enseigné en maternelle et pratiqué la pédagogie Freinet. Grâce à elle , mon enseignement en collège fut différent ; je m'inspirai aussi de la pédagogie Freinet après que j'eus connu Mme Vallas. Non seulement  mon  enseignement changea , mais également ma vision de la politique. Je sais ce que je lui dois et si  j'insère sa photo  dans cet article , c'est pour lui exprimer mon attachement et ma gratitude . Antoinette Vallas n'est plus de ce monde , mais  son rôle de passeur demeure. Merci.