Les troubles du déficit de l'attention et hyperactivité (TDAH) débutent dans l'enfance, touchent des millions d'enfants dans le monde, et la moitié des personnes atteintes voient persister, à l'âge adulte, les symptômes d'hyperactivité, d'instabilité de l'humeur, d'irritabilité, de difficultés à maintenir l'attention, de manque d'organisation et de comportements impulsifs. Alors que les causes précises des TDAH sont encore mal connues, mais comprennent des facteurs héréditaires et des facteurs sociaux et environnementaux. Parmi ces derniers, l'alimentation a fréquemment été évoquée, avec des associations suggérées des TDAH avec les aliments riches en sucre et en graisses.
Cette méta-analyse menée par des scientifiques de la Northwestern University Medical School (Chicago) a passé en revue les récentes études scientifiques et conclut néanmoins que certains résultats restent contradictoires sur l'efficacité complémentaire de certains suppléments, nutriments ou régimes alimentaires dans la prise en charge des TDAH. Les interventions nutritionnelles resteront donc une approche de seconde intention ou complémentaire mais à ne pas négliger, selon cette étude.
L'étude a examiné les régimes allégés en sucre, les régimes sans additifs comme les colorants ou les agents de conservation (Type Feingold diet), les régimes hypervitaminiques, la supplémentation en oméga-3 et les régimes de type occidental (riches en graisses et à faible teneur en fibres).
Les auteurs précisent, sur les différents « régimes » envisagés :
· le régime Feingold qui supprime les addictifs, pour préciser qu'aucune preuve scientifique ne confirme aujourd'hui son efficacité dans le traitement des TDAH.
· La suppression des allergènes possibles de l'alimentation (blé, œufs, chocolat, fromage, noix) pour préciser leur effet limité, de type placebo.
· La suppression du sel et du sucre (glucose ou aspartame) ne recueille, non plus, aucune preuve d'efficacité scientifique. Cependant, limiter le sucre pourrait selon les auteurs, limiter légèrement les exacerbations du TDAH, tout simplement parce qu'aujourd'hui, les parents y croient.
· Une supplémentation vitaminique n'a aucune efficacité prouvée scientifiquement.
· Le rôle d'une carence en fer ou en zinc mérite d'autres études
Opter pour des habitudes alimentaires « tout simplement » saines pourrait optimiser la contribution de la nutrition à la prise en charge des TDAH. Ainsi, une alimentation équilibrée, riche en poissons, légumes, fruits, légumineuses et céréales complètes, serait enfin de compte le traitement complémentaire le plus prometteur. L'équilibre nutritionnel a le grand avantage important de ne pas contraindre l'enfant, ou pas plus en tous cas, qu'une application de règles diététiques en santé publique..
Source: Pediatrics 9 jan 2012 doi: 10.1542/peds.2011-2199 "The diet factor in attention-deficit/hyperactivity disorder" , The Feingold Diet (Visuels)
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