Selon un sondage du 2 janvier, 81% des français placent le traitement du chômage en
tête de leur priorités. Or, il n'est pas un jour où on apprenne une nouvelle fermeture d'entreprise, ou un nouveau plan social.
Dans la mesure où le « travailler plus et mieux » lancé récemment
par l'UMP, n'aura aucune influence à court terme, sur les chiffres du chômage, on a décidé au sommet de l'état de maquiller en urgence le désastre ! Car, comme le font remarquer Les Echos : « D'ici au second tour de l'élection présidentielle, le ministère du Travail publiera quatre nouveaux chiffres mensuels du chômage »
Mesure choc proposée : Booster les emplois aidés, supprimés en 2007, et rétablis en 2008 par Nicolas Sarkozy.
Comment compte procéder le gouvernement ?
Selon Les Echos : « (...) l'Etat compte concentrer son effort sur le premier semestre pour
limiter la casse avant l'élection présidentielle. C'est ce que révèle la traditionnelle circulaire de programmation des contrats aidés que le ministère du Travail vient d'adresser à ses services
déconcentrés. En date de 19 décembre, elle prévoit que, sur les 340.000 contrats du secteur non marchand (CUI-CAE) inscrits au budget, 225.000 devront être conclus au premier semestre.
Cela correspond à une moyenne de 37.500 par mois. Un rythme particulièrement soutenu si on le compare à celui décidé pour le premier semestre de 2009, au plus
fort de la récession, qui était de 32.000 par mois (...) »
On notera au passage que l'éducation nationale dont le Président et son gouvernement nous expliquent en permanence qu'il est
possible de faire mieux avec moins : « (...) sera en particulier mise à contribution (...) »
Néanmoins, il y a tout lieu de penser que Xavier Bertrand, qui devrait toujours être en charge de l'emploi jusqu'au deuxième
tour de la présidentielle, viendra commenter les « résultats positifs de l'action du gouvernement dans le domaine du chômage »
Et par quel miracle ?
Simplement, explique Le Figaro, grâce au : « (...) transfert comptable de demandeurs d'emplois d'une catégorie à une autre (...) »
Cette technique, aussi habile que méprisable, permettra au gouvernement de faire basculer un certain nombre de demandeurs
d'emploi, dans une catégorie statistiquement plus favorable : « (...) En l'occurrence des catégories A, B ou C, dont l'évolution est
généralement prise en compte pour apprécier la baisse ou la hausse du chômage, vers les catégories D et E (...) »
Catégorie D: Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi pour
diverses raisons (stage, formation, maladie, etc.)
Catégorie E: Demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, non tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi en
emploi (par exemple : bénéficiaires de contrats aidés)
De telle sorte, conclut Le Figaro : « (...) que le gouvernement limite ainsi la casse. Et
évitera, peut-être, que la France ne franchisse la barre des 3 millions de chômeurs d'ici le mois de mai (...) »
Ne reste plus aux français, lassés qu'on ne se mobilise qu'à quelques mois des échéances électorales majeures, pour trouver
des solutions à leurs problèmes, qu'à observer la mine réjouie ... ou dépitée de Xavier Bertrand, dans les mois à venir !
Magazine Politique
Présidentielles : Le retour des contrats aidés « cache misère » statistiques !
Publié le 09 janvier 2012 par Letombe
Que faire, à quelques mois de la présidentielle, lorsqu'on dirige le pays depuis bientôt cinq ans et que le nombre de chômeurs est au plus haut ? Eh bien ressortir la « grosse
ficelle » des contrats aidés ... pour améliorer les chiffres !