Note publiée le 24 septembre 2011 sous le titre : L'enjeu culturel de l'action politique
De quoi parle-t-on lorsqu’on prononce le mot « culture » ? Interminable débat… et pourtant sa permanence et sa reprise sans cesse à de nouveaux frais est nécessaire à la survie de tout espace public qui se veut démocratique.
Interrogé par le Journal des grandes écoles, Raphaël Enthoven apporte son éclairage en posant, comme il se doit, les questions de l’identité et de l’appartenance ?
La culture relève d’une définition double et contradictoire puisque qu’elle désigne à la fois le particularisme de chaque individu mais aussi ce qui nous élève au-dessus de nous-mêmes, de nos origines, nous permet de transcender l’appartenance culturelle au profit de l’inappartenance intellectuelle.
La culture a ceci d’indispensable qu’elle n’est pas utile mais possède, au contraire, la vertu d’apprendre aux hommes ce qu’il n’est pas nécessaire de savoir pour vivre. Elle ouvre sur une connaissance qui n’est pas seulement dictée par l’adaptation du monde à nos besoins. C’est d’abord en cela qu’elle nous «dérange». Car l’inculture est confortable, comme l’est le dogmatisme, le monolinguisme et l’enfermement dans la sphère étroite des aspirations individuelles, qui fabriquent des troupeaux de moutons perclus d’individualisme. La culture est un luxe, un désir naturel et non-nécessaire, un superflu qui donne au sujet le goût de l’autre et de l’intérêt pour la « liberté du monde » (Arendt).
Il ne faut pas croire que la culture est une garantie
d’intelligence.
Peut-être peut-on penser la création indépendamment de la culture. Le fait qu’il existe des écrivains de génie qui n’ont pas de grande culture littéraire. En revanche, il me semble que seule la
culture – au sens agricole et historique de « cultiver son jardin » – permet l’émergence de la nouveauté. Car il n’existe pas plus de nouveauté radicale qu’il n’y a de couleurs inédites. Le monde
est un puzzle dont le réarrangement des pièces produit des figures nouvelles. Plus on a de pièces, plus il y a de combinaisons. La culture n’est pas une affaire de passé mais
d’avenir.
(…)
Telle Janus… La culture possède deux visages, celui de l’ancrage et celui de l’arrachement, le visage typé, tellurique, incarné, singularisant d’une tradition, et le visage magnifique (mais abstrait) d’une transcendance qui nous «déprend de nous-mêmes» (Foucault), et nous invite à penser le monde séparément du lieu qu’on y habite.
Cette question de l’identité est au cœur de la brève (trop brève) intervention de l’ancienne ministre de la culture et députée européenne Catherine Trautmann diffusée ci-dessous. Plus précisément celle de l’enjeu culturel de la construction européenne.
Mais rappelons d’abord à quel niveau d’exigence la brève (trop brève) ministre qu’elle fut portait la question de l’enjeu culturel de l’action publique en matière de culture :
Nous sommes dans un pays qui a commencé son action culturelle par la conservation, la protection des monuments, des institutions. Mais nous avons été très vite empêtres dans l’ambiguïté du mot culture. Durkheim définissait la culture comme les valeurs et les coutumes qui lient un groupe. Il faut rajouter à ce sens, comme Finkielkraut l’y invite, la transformation de l’héritage par la connaissance ou l’éducation. Lukacs a défini la culture comme « l’humanité de l’humain », propos terrible si l’on repense au moment où il a été écrit. A partir de ces définitions, je conçois la culture comme ce processus d’autocréation de l’homme par la culture, et j’essaie de travailler sur ce que cela signifie pour la démocratie. Il ne peut pas y avoir de projet de démocratie réelle s’il n’y a pas de place pour la culture et la création. L’Europe est une idée, non pas un territoire, c’est une véritable création qui doit, à mes yeux, se fonder sur ce que dit Lukacs.
Dans nos débats politiques, il faut que nous nous sentions obligés à un devoir d’humanité. La question est donc : quel statut donner à la création, et qu’entend-t-on par culture ? Après viennent les questions techniques de l’organisation du financement.
C Trautmann : Lumière sur l’Europe, in Culture publique, Opus 3, Sens et Tonka éd., 2005
Culture et idendité, les enjeux... - Ma-Tvideo France3Catherine Trautmann, député européenne et ancienne ministre de la culture souligne l'enjeu culturel de la construction européenne. Pour le Blog, de l'émission Avenue de l'Europe, tous les samedi à 18h35 sur France3 Mots-clés : tradition culture europe interview Video de feyele
@ Repris du site de France 3
Pour consulter mon fil d'actualités sur Scoop it,
cliquez sur ce bouton
ET EN --> CLIQUANT ICI
vous pouvez aussi consulter les autres flux Scoop It auxquels je suis abonné :
Culture & Communication de Sophie Païta
Dans les restes du monde de Laure Leforestier
Théâtre in et off de Martine Horowitz Silber
Idées et débats de Marc Vasseur
ASA-SHS de Rencontres des cultures
e - Culture de RémiLévy
Art, Culture & Société par Syndicat Potentiel Strasbourg
Autres fils d'actualités (très) conseillés :
La lettre du réseau culture sur Territorial.fr
Le "netvibes" de l'Observatoire des politiques culturelles
Les net-actualités sur le site d'Arteca
Le tableau de bord desThink tank (Netvibes)
Les pages d'actualité du magazine La Scène
Calenda le plus important calendrier scientifique francophone en sciences humaines et sociales.
et si vous êtes abonné Twitter : http://twitter.com/cultureveille
annuaire telephonique
Wikio
DIGG-FRANCE.COM
Seek-Blog Blog Culture générale
annuaire telephonique