Vous rappelez vous la glorieuse époque de Nintendo, celle de la NES et de sa petite sœur la Super NES ? A cette époque, le joueur n’était pas obligé de gigoter comme un débile devant son écran, et la firme du plombier proposait des jeux exigeants pour les hommes, les vrais, avec par exemple la série Métroid ou Zelda. Soyons honnêtes, ces deux séries font d’ailleurs partie des rares, avec Mario, à avoir conservé un certain intérêt pour les gros joueurs sur les machines actuelles. Quoiqu’il en soit, c’est vers le passé que s’est tourné Doukutsu Monogatari (aka. Pixel) en confectionnant son Run’N Gun tout seul dans son garage.
Old school Hollywood
Vous débutez sans arme, sans mémoire et sans savoir où vous vous trouvez.
Soyez-en avertis dès maintenant, Cave Story ne propose pas de graphismes 3D HD capables de vous décoller la rétine : des décors aux sprites, tout semble avoir été pensé pour la NES, et la version améliorée de Steam ne fait que lisser les graphismes histoire de pouvoir profiter d’autre chose qu’une bouillie de pixels à l’écran. Ceux qui auront le courage de passer outre ce parti pris pourront toutefois profiter d’un jeu d’action qui en aurait mis plein les yeux à l’époque : ennemis en pagaille, armes délirantes et dévastatrices, explosions dans tous les sens, boss gigantesques… On se croirait bel et bien devant un Métroid ou un Castlevania.
L'écran est vite rempli d'ennemis et de projectiles, et vous ne pouvez compter que sur votre habilité pour vous tirer des mauvais pas.
Vous dirigez un soldat muet et amnésique, démarrant son périple dans une cave vide. D’abord inoffensif, vous récupèrerez diverses armes durant votre aventure, jusqu’à devenir une arme de destruction massive. Cette puissance de feu, vous la mettrez au service des Mimigas, un peuple de mignons petits lapins opprimé par l’homme et vivant caché dans le monde souterrain. A votre arrivée dans le village des bêtes à poils, vous apprenez qu’un méchant docteur tente de les enlever pour mener sur eux d’obscures expériences qui lui permettront d’asseoir son pouvoir sur le monde, et il vous faudra l’en empêcher. Voilà pour le côté Zelda. Ne vous laissez pas berner par ce pitch de départ, le scénario se complexifie au fil de votre aventure, et prend son sens à la fin du jeu, une fois que toutes les pièces du puzzle sont assemblées.
Les boss demandent d'être très attentif à ce qui se passe à l'écran et surtout d'utiliser vos diverses armes intelligemment.
Afin de délivrer les lapins et retrouver les survivants cachés un peu partout dans le monde, vous devrez visiter plusieurs caves comportant chacune de nombreux ennemis et plusieurs boss qu’il vous faudra combattre grâce aux diverses armes que vous trouverez en chemin. D’abord peu efficaces, elles se transformeront vite en semeuses de mort une fois améliorées comme il se doit. L’originalité du gameplay de Cave Story tient d’ailleurs au système d’amélioration de vos fusils et lance-roquettes : lorsque vous tuez un ennemi, celui-ci pourra laisser tomber divers objets. Les cœurs vous permettront de remplir votre barre de vie, les roquettes vous serviront à recharger votre bazooka, seule armes aux munitions limitées, et assez souvent, des petits triangles dorés se répandront sur le sol. En ramassant ces triangles, vous remplirez la jauge d’amélioration de l’arme que vous tenez en main, le niveau 3 étant le maximum atteignable. Grâce à ce système, le pistolet lance bulles crachant des balles en mousse au départ deviendra l’outil de défense et d’attaque absolu, vous rendant quasiment invincible. Les bulles tournoieront autour de vous, causant des dommages à quiconque osera vous approcher, et elles se transformeront en projectiles mortelles lors de leur éclatement. De même, le pistolet mitrailleur bénéficiera d’une seconde vie au niveau 3 puisqu’il vous permettra de voler en tirant vers le bas. En l’associant au jetpack, vous serez libre d’explorer n’importe quelle cave dans ses moindres recoins. Attention toutefois, ces améliorations ne sont pas définitives : en effet, lorsque vous vous faite toucher, vous perdez des triangles en plus de votre vie. Dans les coins un peu chauds du monde, vous verrez donc votre vie descendre et vos armes perdre en efficacité en même temps, situation peu enviable face à un boss par exemple.
A vot’ bon cœur, m’sieur dame
Note Globale : 9/10
Plus d’une dizaine d’heure de jeu, une très bonne rejouabilité, de l’action non-stop, un level-design et un gameplay exemplaires, une histoire sympathique, le tout dans un univers rappelant aux plus vieux les meilleurs moments de leur enfance. Le jeu aurait déjà mérité un bon 8/10 sans forcer, mais avec le côté gratuit en prime, on ne peut que remonter la note d’un point. De votre côté, libre à vous de l’essayer dans la version de base dans un premier temps, mais si vous l’aimez, achetez-le. C’est avec ce genre de gestes que vous prouverez que les joueurs sont aussi des consommateurs éclairés et que c’est en les respectant que les développeurs seront récompensés.