Autrefois dans les îles de Sorel, les maisons étaient "haut-perchées" car au printemps à la crue des eaux, l'eau montait jusque dans les maisons. D'abord les maisons étaient sur pilotis ensuite on a recouvert ces pattes de bois question d'esthétique.
En bateau on peut encore voir beaucoup de chalets sur pilotis.
Voici des photos d' anciennes maisons .
Un ancien du village pourrait parler ansi:
Autrefois dans mon village,
Dans les îles comme on disait,
L’eau du chenal, le printemps venu,
Voulait entrer dans les maisons.
On avait beau essayer de l’empêcher
Elle était plus forte que tout.
Elle montait la petite côte,
Elle courait sur le chemin
Et en l’espace d’une nuit, elle couvrait tout le rez -de- chaussée.
Alors on montait les meubles, les outils, les nappes et tout le tralala aux étages supérieurs.
Un jour, fatigué de ce branle bas,
On décida de jucher les maisons, les remises et même les cabanes à chien sur des talons hauts.
On installa des passerelles entre le balcon, la maison et le poulailler,
On attacha la chaloupe à la patte de la galerie.
On était prêt. L’attirail de guerre attendait.
Pendant la crue des eaux on était coupé des services,
Isolée dans nos îles.
Nos maisons devenus des bateaux.
Notre famille devenue naufragée.
Quand venait ciel gris du temps de la montée des eaux
On se préparait à recevoir sa visite
On ne parlait que d’elle
On ne pensait qu’à elle.
Dans nos têtes et dans nos cœurs on l’attendait
Après qu’elle s’était retiré laissant sur la terre
Le limon bienfaisant amendant les terres,
Les oiseaux en troupe festoyaient.
On les entendait chanter et s’affairer dans nos îles.
Les bourgeons aux arbres se déployaient.
Et l’herbe verte émergeait enfin du sol fertile.
Le soleil de mai dansait sur le chenal
Qui avait enfin retrouvé son lit, sa maison dans les îles.