Voici une petite notice pour planter une haie d'osier. On remue bien la terre en profondeur, on l'amende s'il le faut.
Au mois de février, quand on s'est procuré de l'osier vivant (le meilleur pour ça est de l'acheter en oseraie, chez mon fournisseur, Séverine peut même vous l'envoyer par la poste, c'est comme ça que j'ai fait l'an dernier), on le laisse tremper deux jours le pied dans l'eau, puis on plante.
Surtout, on n'attend pas les beaux jours : à la reprise de végétation, c'est fichu, il faut attendre l'hiver suivant. On a donc, au mieux jusqu'à mi-mars au nord de la Loire.
J'ai préféré travailler en 3 brins, le résultat est plus fourni en feuilles dès le premier été.
Pour ce faire, on commence par planter par groupes de 6 brins éloignés de 15-20 cm en ligne. Aux extrémités, on plante 3 brins seulement, et un pieu ou une barre de métal bien enfoncé pour rigidifier l'ensemble.
Entre les deux pieux, on tend un guide en fil de fer.
Ensuite on entreprend le tressage. Les trois brins contre le poteau de gauche sont abaissés à 45° vers la droite. Le groupe de 6 mitoyen est séparé en deux : 3 brins sont abaissés de 45° à gauche (ils vont croiser notre premier groupe), les 3 autres de 45° à droite. On procède de même pour chaque groupe de 6. Le croisement entre les tiges partant à droite et celles partant à gauche se fait alternativement dessus/dessous, pour obtenir un tressage rigide.
On noue régulièrement des flis de raphia aux croisements pour les maintenir (selon la rigidité obtenue, qui dépend beaucoup de l'espacement de départ, et de l'habileté de celui qui travaille).
Sur les côtés, on plie les brins dépassant du pieux pour leur faire effectuer un angle droit et repartir vers la haie compléter le tressage. On lie le coude au pieu pour le rigidifer, en prenant soin de ne pas tordre les brins, ce qui les tuerait et empêcherait la repousse.
Tout en haut, au choix, on laisse dépasser comme je l'ai fait, ou bien on coupe horizontalement comme une haie standard, ou encore, on lie les bouts partant à gauche avec ceux partant à droite en petits arceaux. Pour ma part, j'ai bien laisser le plus nature possible, donc je n'y touche plus.
D'un peu plus loin, ça donne ça :
Le principal intérêt de ce type de haie, c'est que ça ne prend quasiment pas de place en profondeur. On peut donc l'installer sans perdre d'espace même dans un tout petit jardin, un peu à la manière d'un claustrat. Au printemps, les feuilles vont pousser et rendre la haie opaque.Elle reperdra ses feuilles l'hiver suivant, révélant à nouveau ses croisillons. Si on prend la peine d'arroser soigneusement (un tuyau goute-à-goutte ou poreux fait très bien l'affaire) la première année, la haie peut vivre, paraît-il, une douzaine d'années.
La structure reste, de toute façon, donc rien n'empêche de faire pousser des grimpantes rapides et couvrantes de type capucines si un morceau s'avise de sécher. L'autre intérêt est que la haie coupe la lumière l'été et la laisse passer l'hiver.
Pour voir les photos de la haie avec ses feuilles, vous êtes donc priés de patienter jusqu'à l'été prochain :