Quel financement pour quel revenu de base en France ?

Publié le 08 janvier 2012 par Galuel
Le Centre des Jeunes Dirigeants d'entreprises "CJD" vient de publier fin 2011 Objectif Oïkos où arrivent en tête de ses propositions l'allocation universelle associée à un impôt généralisé sur les actifs nets. On y trouve les 12 propositions :
- Une allocation universelle
- Une taxe générale sur l’actif net
- Des biotaxes introduites progressivement pour préserver le capital nature
- La compétitivité des entreprises renforcée par la suppression de l’IS et la réduction des charges sociales sur les salaires
- Un bulletin de rémunération simple et lisible
- Un passeport Oïkos permettant la capitalisation de “miles”
- Un nouveau droit de l’entreprise
- Une bourse éthique à viscosité assurée
- La séparation des activités de banque de dépôt et banque d’investissement
- La suppression de l’argent liquide
- La maîtrise des niveaux de la dette et de la pression fiscale
- La signature d’un pacte fédérateur afin de permettre la naissance des Etats-Unis d’Europe avant 2020.
Je ne peux manquer de faire le rapprochement entre les deux premières mesures proposées et le Dividende Universel d'une part évidemment, mais aussi pour la deuxième de l'impôt relatif. Il s'agit bien en effet outre de simplifier l'impôt sur le revenu, en y intégrant le Dividende Universel, de simplifier et généraliser "l'impôt sur la fortune", qui tel que calculé sur l'actif net (actifs moins dettes), sur un taux d'environ 1% / an rétablirait l'équité et la lisibilité pour tous.
Or, Marc de Basquiat vient de soutenir sa thèse, que Yoland Bresson a accompagnée, et arrive à des conclusions similaires, proposant un IURP (Impôt Universel du Revenu et du Patrimoine) de 20% sur le revenu et de 1% sur les actifs nets, s'étant appuyé notamment sur l'outil de simulation "révolution fiscale" mis en ligne sur la base des travaux de Camille Landais, Thomas Piketty et Emmanuel Saez.
Le résultat est un coût négatif, et via une réorganisation de l'Etat et de ses mécanismes dépassés, on aboutit à un Revenu de Base inconditionnel de 400 € / mois pour les adultes et 200 € / mois pour les mineurs.

Et que nous dit le raisonnement selon la TRM ? La TRM outre nous donner un rapport entre le Revenu de Base et la masse monétaire qui arrive à un résultat de même montant, nous permet aussi une approche entre le lien entre Revenu de Base (RB) et Revenu Minimum du Travail (RMT).
En effet supposons une zone économique à Dividende Universel.  Dans une telle zone chaque homme est considéré à minima comme possédant sa base monétaire, monétisant sa propre production relative et jouissant de la liberté de son temps au même titre. Il est donc émetteur de trois potentiels minimaux : son temps, sa production, et capacité d'échange avec autrui.
Si donc cet homme travaille pour un autre homme (ou un groupement d'autres hommes), il ne garde que son Revenu de Base comme capacité d'échange, tandis qu'il offre ce temps, ainsi que sa production, à celui qui le paye pour cela. Et donc il est en droit d'estimer devoir recevoir à minima deux fois le montant du revenu de base.
Il serait payé uniquement pour une astreinte sur son temps de disponibilité, sans donner sa production, qu'il pourrait estimer ne devoir recevoir de lui à minima qu'une seule fois le revenu de base, tout comme s'il ne vendait uniquement que sa production à autrui sans lui donner son temps.
Ce qui fait qu'on doit s'attendre à ce que RMT = RB + 2 RB = 3 RB dans une telle économie.
Or en France nous avons bien (environ) en 2012 un RB = 450 € / mois et un RMT = 3 x 450 € = 1350 € / mois, à ceci près que ce RB n'étant pas cumulable la mécanique de développement économique est totalement grippée, les choses étant bloquées sur toute la longueur du "grand fossé", comme nous l'avons démontré plusieurs fois.
Ceci ayant été précisé, nous voici donc avec des approches entreprenariales, économiques, et ingéniériales convergeant toutes vers la même conclusion et les mêmes montants. Peut-être que les propositions pour 2012 des partis politiques devraient s'en inspirer avant d'annoncer des chiffres et/ou des mécanismes qui risqueraient de casser les éléments du problème au lieu de le résoudre.