La pratique de la torture dans le monde n'a pas diminué, mais les techniques utilisées sont devenues plus complexes et plus sophistiquées, selon cette recherche de l'Université Queen Mary (Londres) qui constate que 17% des demandeurs d'asile au Royaume-Uni ont subi une forme de torture. Un passé qu'il faut pouvoir prendre en charge même si les cicatrices sont souvent invisibles.
Les formes de torture dites « émergentes »–mais sont-elles émergentes ?- comprennent
· la torture physique en étant frappé avec des objets contondants, des barbelés ou brûlé ; recevoir des coups de couteau, être recouvert d'eau sucrée puis exposé à des insectes, avoir le doigt ou l'orteil sectionné ou encore des objets étrangers placés sous les ongles ; l'étouffement ou l'immersion ; être témoin forcé de viol ou de violence ;
· La torture sexuelle, dont le viol, la zoophilie forcée, les mutilations génitales et les avortements forcés. de viol, de violence ou assassiner.
Il faut prendre conscience de ces résultats pour comprendre ce qu'ont enduré de très nombreux demandeurs d'asile, pour leur apporter les traitements médicaux nécessaires et comprendre les raisons de leur démarche. Car si, selon les auteurs, les techniques actuelles ne laissent aucun effet visible, elles sont responsables de toute une variété de troubles graves de santé mentale.
17 % des réfugiés déclarent avoir été torturés: Si la majorité des pays a signé, il y a près de 30 ans, la convention des Nations Unies interdisant toute forme de torture, cette recherche vient conforter les preuves d'un usage persistant et répandu de la torture. Le Dr Nasir Warfa qui a mené l'étude auprès de demandeurs d'asile détenus au Centre d'Immigration d'Oakington dans le Cambridgeshire a effectué une vérification des rapports de torture sur une période de six mois. Ses résultats montrent que 17 % des réfugiés du Centre ont déclaré avoir été torturés dans leur pays d'origine. La majorité des réfugiés torturés ont fui les pays africains mais certains viennent aussi d'Asie, du Moyen-Orient et d'Europe.
"Les tortures relatées par ces personnes sont horribles», explique une infirmière principale, « même si souvent elles ne laissent aucune trace physique »." Les victimes de torture sont à risque élevé de troubles mentaux (stress post-traumatique, dépression, anxiété et intentions suicidaires). Une étude qui veut montrer clairement l'importance d'identifier et de répondre aux besoins de santé des immigrés, torturés dans leur pays d'origine.
Source: Queen Mary University London (Visuels) « New forms of torture leave ‘invisible scars', say researchers”
Lire aussi: AIDE MÉDICALE d'ÉTAT : Le rapport de l'IGAS passé sous silence ? -