« Le bien-être des femmes ayant reçu des implants mammaires PIP est notre principale priorité », déclare l'Agence de sécurité britannique, la Medicines and Healthcare products Regulatory Agency (MHRA) au 6 janvier, apportant finalement une réponse et une prise en charge aux 40.000 femmes britanniques implantées avec des prothèses PIP.Il aura fallu toute la mobilisation des politiques et des experts des Sociétés de chirurgiens esthétiques pour convaincre le gouvernement britannique.
Mais il aura également fallu le rapport du groupe d'experts remis le 6 janvier par Sir Bruce Keogh, Directeur médical du NHS, au Ministère de la santé. Ce rapport rappelle qu'entre 2001 et 2009, environ 80.000 implants posés sur quelque 40 000 femmes ont été vendus au Royaume-Uni donnant lieu à 478 rapports d'incidents indésirables, représentant un taux non significativement différent de celui constaté avec d'autres implants. Depuis 2006, les autorités britanniques auraient noté une augmentation du nombre de rapports de ruptures cependant, près analyse des données disponibles, le groupe d'experts britannique aboutit aux conclusions suivantes :
· Absence de preuves claires à l'heure actuelle de risque sanitaire accru avec un implant PIP vs un autre implant,
· pas de problèmes de sécurité spécifiques identifiés justifiant une recommandation d'explantation « de routine » des implants PIP,
· une reconnaissance de l'anxiété de nombreuses femmes qui ont reçu des implants PIP,
· un accord sur le principe de contacter l'ensemble des patientes concernées pour les informer, le cas échéant, qu'elles portent un implant PIP et leur apporter des informations et des conseils pertinents,
· de leur proposer « d'autres procédures » en fonction du besoin clinique et en tenant pleinement compte des désirs et des préoccupations des patientes,
· de mobiliser les prestataires dans ce sens.
Le groupe d'experts britannique va également suivre l'ensemble des rapports de cas d'effets secondaires et devrait remettre une mise à jour des données sous 4 semaines.
Pour les experts britanniques, il n'y a donc toujours pas assez de preuves pour recommander l'explantation systématique de ces implants mammaires. L'absence de lien entre implants PIP et cancer est également confirmé.
Un retrait néanmoins pris en charge, par le public ou le privé : Cependant, le groupe d'experts, considérant la qualité non médicale du gel de silicone, reconnaît la légitimité de l'inquiétude des patientes et après consultation avec leur chirurgien, en cas de « préoccupations » persistantes, recommande la prise en charge de l'explantation. Par le NHS si l'implantation a été effectuée par un établissement public, mais par le secteur privé également, le cas échéant. Le NHS a donc décidé d'appuyer le retrait d'implants PIP et de remplacer les implants si l'intervention d'origine a été effectuée par le NHS et reste un recours si un établissement privé refuse de faire de même.
La France et le Royaume Uni continuent à travailler ensemble, a précisé le département britannique de la santé, avec une volonté partagée de prévenir que cette situation puisse se reproduire.
Source : MHRA et PIP Breast Implants: Interim report
Afssaps “ Produits comblement des rides - Recommandations praticiens ”, Liste des produits injectables de comblement des rides déclarés à l'Afssaps mis à jour en octobre 2011 (Visuel Allergan, vignette NHS)
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