Jeudi soir je regardais les prévisions météo à la télévision quand à la fin du bulletin, la présentatrice nous signala que demain (vendredi, donc) ce serait l’Epiphanie. Or, consultant mon agenda et un calendrier qui venait d’atterrir dans ma boîte aux lettres, je constatais que cette fête était programmée pour aujourd’hui dimanche. Etonnement, d’où enquête.
Pourquoi suis-je tombé des nues cette année et pas les autres, l’histoire ne le dit pas et la question n’a aucun intérêt non plus ; disons que je dois commencer à avoir des pertes de mémoires, car ayant suivi des cours de catéchisme dans mon enfance j’aurais dû certainement me souvenir que l’Epiphanie tombe le 6 janvier (vendredi, effectivement) mais qu’en France, ce jour n’étant pas férié, on la fête le second dimanche après Noël !
Ainsi le mystère de la date était-il rapidement résolu. Pour ceux qui auraient des trous de mémoires plus importants que les miens et qui au-delà de la date s’interrogeraient carrément sur la signification de l’Epiphanie, je rappellerai qu’elle commémore la présentation de Jésus enfant, aux rois mages venus l’adorer.
Pour en revenir à jeudi soir, ce qui m’avait fait tressaillir dans mon fauteuil à l’annonce de la date, c’est que pour l’Epiphanie il est de tradition qu’on déguste une galette. Alors, galette vendredi ou dimanche ? Il fût un temps où cette question serait tombée à plat, la réponse étant vendredi ET dimanche, pour éviter tout risque d’erreur, mais désormais je m’essaie ( ?) à ne pas tomber dans les excès … surtout que je suis presque le seul pour manger toute la galette, à la maison.
Du coup, pour partager cette portion de cholestérol, avec ma femme nous avons organisé un petit goûter, le vendredi après la sortie de l’école avec la petite fille de ma douce. Là encore la tradition veut que lorsqu'il y a des enfants, l'un d'entre eux – en général le plus jeune – doit se placer sous la table et, tandis que la personne qui fait le service choisit un morceau, l'enfant désigne le destinataire de cette portion. Inutile de vous dire que chez nous, aucun petit enfant ne passe sous la table, quand des adultes y sont assis autour ! Que ce soit clair et net dans l’esprit de chacun.
Pour contourner le problème, il suffit de bander les yeux du gamin, puis on partage la galette en autant de parts que de convives, plus une. Cette dernière, appelée « part du Bon Dieu », « part de la Vierge » ou « part du pauvre », est destinée au premier pauvre qui se présenterait au logis. Hypocrisie je l’avoue, puisque chez nous il y a un interphone au pied de l’immeuble et que si quelqu’un vient sonner quand je mange, il peut attendre un long moment avant que je dédaigne venir répondre. Cependant, ne vous inquiétez pas, cette part surnuméraire n’est jamais perdue, je ne suis pas du genre à gâcher la marchandise, après un tour de table interrogatif « Qui en veut une autre part ? », j’ai pour habitude de terminer l’assiette.