Nous sommes posés , ici, au milieu de la semaine, sur un banc, immobiles face à ce jardin d'hiver. Le soleil pose quelques rayons, réchauffe nos épaules, nos cous, nous nous serons dans notre contemplation. Avec les branches, cierges fanés d'un été consumé, d'un automne ignoré, les feuilles oublieés reflètent les dernières couleurs de la lumière, et tombent au sol, un coup de vent, une brise.
Ce jardin, ce lieu complice que nous partageons, redécouvrons à chaque saison, mais aujourd'hui il ne lui reste qu'une couleur, un coin d'herbe, des arbres vides. Rien de plus, mais aucune envie de perturber ce lieu. Il y a eu l'automne, nous ne sommes que des pointillés, des êtres immobiles dans cette nature qui s'endort pour le long hiver. Rien, un silence ponctué de rares oiseaux, de mouvements longs, souples, froids des nuages, sans dureé de temps, juste deux mais serrés l'un contre l'autre.
Ici, nous savourons une liberté impossible, un morceau de vie qui semble abhérrant, nous ne voulons rien, sauf être ensemble. Silencieux, après nos débats et nos duos d'idées, de mots, parfois dans la même bulle, parfois dans deux dimensions différentes, nous ne sommes pas là pour perturber, mais uniquement pour nous offrir une perle de gourmandise : la liberté de nous arrêter, de prendre du temps, d'arrêter le temps, de n'écouter que les battements de nos coeurs.
Immobiles !
Fuir à deux ce monde énervé, avide de vitesse et de bruits, de coups de téléphone et de repas rapides, de mode changeant chaque jour, trop vite.
Fuir pour être libres.
Amoureux...
Nylonement