A las cinco de la manana…
Que cent fleurs s’épanouissent
C’est bien connu, avant les élections, il faut lâcher du lest. On promet, on flatte, on cajole. C’est Hollande qui sort sa baguette magique pour créer 60 000 emplois par exemple. Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent.
Or, alors qu’il est en mauvaise posture dans les sondages, Nicolas Sarkozy a choisi la guerre tous azimuts en ouvrant, comme il a su si bien le faire en début de quinquennat, mille chantiers nouveaux qui sont autant de mini-bombes politiques. On ne sait pas s’il faut y voir du Zou enLai (« Que cent fleurs s’épanouissent ») ou du Mao (« Le Grand Bond en avant ».
On peut faire une liste rapide de ces promesses de réforme : la mise en place de la taxe tobin (qui va énerver les secteurs financiers), la TVA sociale (qui va mécontenter les retraités, lesquels vont subir une hausse de leur imposition sans rien gagner en retour), et surtout, surtout, la promesse de refonder l’Education Nationale en faisant plus travailler les enseignants sans réaugmenter le nombre de postes.
Le train sifflera deux fois
On aurait envie de dire : c’est un peu tard, jeune homme. Vous avez eu 5 années pour réformer, pourquoi tout précipiter, avec le risque que votre successeur défasse ce que vous avez si rapidement cousu ? En même temps, pour moi qui suis favorable à la taxe tobin et à la TVA sociale, je suis plutôt content que ça bouge : mieux vaut tard que jamais !
En réalité, Nicolas Sarkozy reprend le leadership dans la temporisation de la campagne en saturant les médias de ses propositions. C’est une stratégie qui avait fait ses preuves, ll y a 5 ans. Il n’y a aucune cohérence programmatique, ce qui permet de ratisser large et de casser les clivages : la taxe Tobin sans l’aval de Bruxelles plaît aux eurosceptiques altermondialistes, tandis que le renforcement de l’UEM comble d’aise les fédéralistes ; la TVA sociale excite les sens des radicaux, tandis que la réforme de l’Education Nationale fait frémir les naseaux des libéraux. Et puis, il y a Jeanne d’Arc pour confronter le FN sur son propre terrain.
La (re) conquête a démarré. La stratégie de l’extérieur semble incohérente idéologiquement et très risquée mais je suppose qu’une batterie de sondages a indiqué au Président les points les plus décriés de son action. En ciblant quelques chantiers faciles, il peut légitimement faire taire ceux qui l’accusent de ne pas avoir tenu toutes ses promesses. En optant pour des réformes dures, il peut clamer son éthique de responsabilité et pointer que cela signifie plus de rentrées fiscales pour l’ETat. En zigzaguant partout sur le terrain de mines, il pourrait attirer son adversaire sur l’une d’elles. Si fin Janvier il est à 46% d’opinions favorables, ce round n°1 sera gagné…
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