Le principal défi du brillant ingénieur de Red Bull, Adrian Newey, serait tout d'abord de regagner l’appui aérodynamique perdu suite au bannissement des diffuseurs soufflés, un système qui a fait polémique cette saison alors qu'il avait failli être déjà banni au GP de Grande-Bretagne, avant que les autorités fassent marche arrière et l'autorisent toujours jusqu'à la fin de la saison. Ce domaine du soufflage (qui touche aux échappements et aux cartographies moteur en particulier) était en tout cas un domaine dans lequel les champions du monde en titre excellaient cette année, notamment grâce au génie Adrian Newey, qui a su tirer au mieux les intérêts des imprécisions de la règlementation, en utilisant les gaz d'échappements pour influer sur l'aérodynamique, et ce afin de mener les RB8 de Sebastian Vettel et Mark Webber encore plus aux devants de la grille.
Évidemment, il n'y aura pas que la compensation du diffuseur soufflé qui sera à travailler cet hiver, mais c'est un ensemble de nouveautés qui arriveront et surtout corriger chaque erreur qui a pu se produire durant cette année, permettant à Red Bull de se rapprocher toujours plus de la perfection. "Tout ce que nous pouvons essayer de faire, c’est de passer en revue nos faiblesses et essayer de les améliorer. Nous avons encore quelques domaines dans lesquels nous pouvons progresser. Comme toujours, ce sera la course au développement durant l’hiver. Il y a eu quelques modifications au règlement, principalement les restrictions concernant la position des échappements et les cartographies moteur. Cela signifie que l’impact des échappements sur l’aérodynamique est presque nul désormais." a confié Newey.
Les essais hivernaux débuteront le 7 février sur le circuit espagnol de Jerez, cependant Newey le rappelle : ces tests ne sont généralement pas réellement révélateurs de la hiérarchie qui s'établiera durant la saison à venir, bien qu’ils permettent toujours de se faire une vague idée de cette hiérarchie. "Lors des essais hivernaux, vous n’êtes jamais vraiment tout à fait sûr. Cette année, il semblait que Ferrari allait être notre principal adversaire, puisque McLaren avait des difficultés avec son système d’échappements. Finalement, chez McLaren, ils ont fait un très bon et rapide travail pour imiter notre système entre les derniers tests et la première course. Leur performance à Melbourne était plutôt inattendue. Et après ça, c’était la course au développement habituelle..." a ajouté le britannique, qui estime d'ailleurs que le classement peut rapidement évoluer durant la saison, selon les nouveaux packages de chaque équipe mais surtout selon les circuits : "Cette saison, sur certains circuits, les choses ne se sont pas très bien passées pour nous, principalement en juillet et août, où la météo était vraiment très fraîche. Nous avons souffert durant cette période, mais ceci dit, après l'été, sur certains autres circuits où nous n’avions traditionnellement pas été performants ces dernières années, comme à Spa et Monza, nous avons été très compétitifs."
Particulièrement dominateur en 2011, et bien plus que son équipier Mark Webber, le désormais double champion du monde Sebastian Vettel souhaite lui aussi rester les pieds sur terre pour la prochaine saison de Formule 1. D'après lui, rien ne garantit que Red Bull sera toujours performante en 2012, même si on se doute que la règlementation n'évoluant que peu, la hiérarchie devrait elle aussi rester semblable. Avec 11 victoires et 15 pole positions réalisées cette saison, le pilote allemand a survolé les débats, reléguant au second plan McLaren et Ferrari, les équipes historiques du championnat, mais aussi son équipier Webber, qui n'a compté que 3 poles positions et seulement 1 victoire, signée lors de la dernière course. "On va essayer ! On veut tous poursuivre de la même manière mais la beauté de ce sport, c’est que tous les compteurs sont remis à zéro. À Red Bull de construire un châssis compétitif et à Renault de produire un moteur puissant et fiable." a déclaré Vettel.
"Il n’y a pas de certitude, rien ne dit que ça va continuer, et c’est la raison pour laquelle il faut profiter de l’instant présent. Rien n’est jamais acquis." a ajouté le champion du monde allemand. "Il n’y a pas si longtemps, quand je pilotais chez Toro Rosso, il m’arrivait de me qualifier 18è, et de faire des exploits pour terminer 16è... Exploits qui passaient totalement inaperçus. À cette époque, je rêvais de marquer des points et de finir sur le podium. Il faut toujours mettre les choses en perspective."