Le 29 décembre 2011, un décret signé par le Premier Ministre a validé les chiffres de la population française (métropole + DOM-TOM) présentés par l'Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (ci-après INSEE) sur la base des derniers recensements.
Quelques précisions sur la collecte de données assurée par l'INSEE avant de présenter les chiffres.
Avant 2004, le recensement de l'ensemble de la population était réalisé la même année. Le dernier remonte en 1999.
Depuis, l'INSEE a changé de méthode. Dorénavant, l'institut procède par enquête tournante. Chaque année, il recense un cinquième des communes de moins de 10.000 habitants. Et au bout de 5 ans la totalité de ces communes a été enquêtée.
Pour les villes de plus de 10.000 habitants, une enquête par sondage est effectuée chaque année sur 8 % des logements.
Toutes tailles de communes confondues, au bout de 5 ans, c'est 70 % des logements qui ont été concernés par une enquête de recensement.
Depuis la fin 2008, les populations légales de toutes les collectivités territoriales et de toutes les circonscriptions administratives sont établies annuellement.
La population doit être relative à la même année pour toutes les communes afin de préserver l'égalité de traitement entre elles.
Ainsi fin 2008, les populations légales de chaque commune, qui prenaient effet au 1er janvier 2009, avaient été calculées par référence à l'année du milieu du cycle 2004-2008, c'est-à-dire l'année 2006.
Fin 2009, les populations qui prennent effet au 1er janvier 2010 font référence à l'année du milieu du cycle 2005-2009, soit à l'année 2007. Et ainsi de suite, en décalant d'un an chaque année.
Le décret ministériel précité authentifie les chiffres de population à la date du 1er janvier 2012 sur la base de l'année 1999, l'année du milieu du cycle des recensements (2007 et 2011).
Autre point, l'INSEE différencie les populations légales, municipales et comptées à part. Quelles sont les différences?
La population municipale comprend les personnes ayant leur résidence habituelle sur le territoire de la commune. Elle inclut les personnes sans abri ou résidant habituellement dans des habitations mobiles recensées sur le territoire de la commune ainsi que les détenus dans les établissements pénitentiaires de la commune.
C'est la population statistique comparable à la population sans double compte des précédents recensements.
La population comptée à part comprend certaines personnes dont la résidence habituelle est dans une autre commune mais qui gardent un lien de résidence avec la commune (ex étudiants, ...).
La population légale ou totale est la somme de la population municipale et de la population comptée à part.
Le recensement est important pour les collectivités car il conditionne dans le cas des communes les dotations de l'État, le nombre de conseillers municipaux, les conditions d'implantation des pharmacies, ...
L'évolution de la population entre 1999 et 2009. Il sera malheureusement impossible d'analyser l'ensemble des données faute de temps.
Seules les grandes lignes seront présentées avec un petit focus sur la ville de résidence du blogueur : Avranches.
La France (métropole + DOM-TOM) compte plus de 64 millions d'habitants en 2009, en agmentation de plus de 8 millions en 10 ans.
La Basse-Normandie avec 1.470.880 d'habitants voit sa population croître de presque 50.000 habitants sur la période 2009 - 1999.
Le reportage de France 3 Basse-Normandie (cf. en fin de billet) précise que cette augmentation ne profite pas aux villes. Des communes de plus de 10.000 habitants, seules Granville (+160) et Ifs (+1.714) sortent en positif.
Conséquence les trois villes préfectures voient leur population décroitre : Caen (14) -4.700, Saint-Lô (50) -1.300 et Alençon (61) -1.600.
L'augmentation de population se focalise principalement sur les communes de 500 et 999 habitants.
En Basse-Normandie, on constate que la moitié de la population vit dans des communes de moins de 2.000 habitants.
La tendance de voire la population décroître dans les villes-centres et se déplacer vers les couronnes ou les communes péri-urbaines se poursuit.
L'autre phénomène remarquable est l'attrait du littoral qui intéresse particulièrement les retraités. A l'exemple de Granville.
Ce constat global s'applique à Avranches. La ville sous-préfecture du sud Manche perd 410 habitants entre 2009 (8.090) et 1999 (8.500). Sur le canton elle est la seule à perdre des habitants.
Les communes adjacentes augmentent sensiblement, de 1,5% à 2,9% : le Val-Saint-Père (1,7%), Saint-Martin-des Champs (0,5%), Saint-Senier (2,7%), Marcey-les-Grèves (1,5%) et Ponts-sous-Avranches (2,9%).
Les plus fortes augmentations concernent les communes de la deuxième couronne et au delà. Saint-Loup augmente de 198 habitants passant à 672, mais surtout Chavoy qui double sa population sur la période 147 (77).
Concernant Avranches, la proximité de la côte et de l'autoroute A84, la présence des zones commerciales et des nombreux établissements scolaires devraient favoriser l'installation de familles et des jeunes en ville. Il n'en est rien.
On pourrait aussi s'interroger pourquoi les propriétaires de logements vétustes en centre-ville ne les rénovent pas malgrès des aides?
Politiquement la baisse de population à Avranches ne va pas arranger le député-maire Guénhaël Huet.
Parmis les 410 habitants en moins, on compte le premier magistrat de la ville qui a délocalisé son domicile à Saint-Martin-des-Champs.
Les impôts locaux y sont moins chers ou il n'y a pas (encore) de caméras de vidéo-surveillance?
En tout cas, cela devient tendance à Avranches de voir les élus ne pas habiter la ville dont ils sont sensés représenter et diriger ...
les données (qui seront complétées progressivement)
sites et/ou liens internet utiles :
- INSEE
- le décret n° 2011-1994 du 27 décembre 2011 authentifiant les chiffres des populations de métropole, des départements d'outre-mer
- ...
vidéo : la population en Basse-Normandie entre 1999 - 2009 (source : F3 BN, lundi 2 janvier 2012, édition 12h00)
François Groualle - avranches.infostwitter / facebook / google +