Par Jérôme Cahuzac.
Le pouvoir exécutif affiche aujourd'hui sa volonté d'instaurer dès cette année une taxation des transactions financières.
Après 4 ans de crise, Nicolas Sarkozy prétendrait tout-à-coup, à moins de 2 mois de la fin prévue de la session parlementaire, vouloir faire adopter une telle taxe, selon des modalités dont on ignore aujourd'hui tout.
Pourtant, si l'UMP voulait vraiment faire adopter une telle taxe, pour réduire la spéculation et disposer de ressources supplémentaires, elle avait tout loisir de le faire depuis 2007. Depuis cette date, les députés socialistes ont déposé des amendements proposant l'instauration d'une telle taxation à une dizaine de reprises. Ils ont à chaque fois été rejetés par la majorité.
La mobilisation européenne autour de cette taxation doit d'ailleurs beaucoup à l'initiative commune du groupe socialiste à l'Assemblée nationale et du SPD allemand qui a permis de faire adopter l'année dernière une résolution de l'Assemblée nationale demandant au Gouvernement de présenter de manière conjointe avec nos partenaires européens une proposition législative visant à introduire une taxe sur les transactions financières.
Que cette annonce intervienne aujourd'hui ne trompe personne. Plus le temps passe et plus la litanie des annonces gouvernementales ressemble à la liste des errements et des lacunes de la politique menée depuis 2007.
De surcroît, annoncer cette mesure isolément sans que l’Allemagne s’y associe ne pourra que contribuer à affaiblir la France et l’Europe. On voit bien que Nicolas Sarkozy pense davantage à son avenir qu’au destin du pays. Ce n’est pas la marque d’un homme d’Etat.
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- Jérôme Cahuzac
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