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Les poules de mon grand-père (1)

Publié le 07 janvier 2012 par Espritvagabond
"Évitez les OGM. Compostez. Réduisez votre consommation. Fermez les robinets. N’oubliez pas vos sacs réutilisables. Baissez votre thermostat. Achetez des ampoules fluocompactes. Mangez moins de viande. Achetez du café et du chocolat équitables. Favorisez les petites entreprises. Achetez du poisson issu de la pêche durable…"
- Ève Dumas, les granos urbaines, 14 juillet 2010.
Un souvenir
Cette citation tirée d'un blogue populaire illustre bien les enjeux auxquels nous faisons face à titre de consommateur; même les consommateurs qui consomment peu (comme je tente de le faire) consomment tout de même un minimum, afin d'assurer leur survie. Le nerf de la guerre devient souvent la consommation de nourriture. Selon vos choix de vie, vos orientations philosophiques ou spirituelles, ou encore votre simple conscience sociale, vous êtes devant ces choix. Ne pas faire de choix est déjà faire un choix, en ce domaine, puisque le marché décidera pour vous si vous ne le faites pas.

Les poules de mon grand-père (1)

Wilfrid Morin *, nourrissant cochons et
poules, sur sa ferme, au milieu des années 40.

Le présent billet m'a été inspiré d'un souvenir qui m'est revenu à l'esprit après avoir lu un article dans une série philosophie publiée dans Le Devoir. Ce souvenir, c'est celui des poulets de mon grand-père. À sa retraite, mon grand-père élevait cinquante poulets par été, pour fournir de la volaille à sa famille, celle de mon oncle et la famille de mon père. Ces poulets étaient en liberté dans un grand poulailler qu'il avait érigé sur la terre de mon oncle. À chaque automne, une partie de la famille se rassemblait pour la corvée de l'abattage et du nettoyage. Il y avait donc là élevage pour se nourrir, clairement, mais les poulets étaient élevés avec une moulée de qualité, et ils n'étaient ni maltraités par mon grand-père, ni emprisonnés dans des cages ou des cageots. Ils étaient certes élevés pour nous nourrir, mais pendant leur vie, au moins, ces poulets ne souffraient pas du tout et avaient de l'eau fraîche et de la nourriture de qualité (sans gavage, évidemment; ils mangeaient à leur faim, naturellement).
Ce souvenir, jumelé à l'article du Devoir m'a fait réaliser à quel point le monde à changé depuis; changé rapidement, et surtout sans que la plupart des gens ne s'en rendent compte.
Consciences sociales - le Québec... moyen
Côté choix sociaux, j'avoue que je ne suis pas toujours parfaitement cohérent, même si je fais des efforts, mais je dois aussi reconnaître que je m'améliore au fil des ans, ce qui est déjà ça de pris. Car il y a du chemin à faire pour parvenir à un meilleur respect de la planète, de notre environnement ainsi que des individus qui l'habitent, qu'ils aient deux ou plusieurs pattes. Et, bien entendu, ce ne sont pas tous les humains qui sont rendus au même point dans cette... évolution.
Les premiers pas se font souvent au niveau du recyclage (de la collecte sélective des déchets en général). Pour ma part, je suis toujours sidéré d'apprendre que certaines personnes ne recyclent toujours pas et disposent de tous leurs déchets vers les sites d'enfouissement. Une enquête de La Presse publiée le 7 janvier  montre à quel point le Québec est en retard sur les objectifs qu'il s'est fixé en terme de recyclage. J'avoue trouver ça assez pathétique puisque la collecte sélective est offerte par la très grande majorité des municipalités (sinon toutes). Même s'il est difficile d'avoir des chiffres précis (ou représentatifs, voir cet autre article de La Presse), Montréal a un taux de 24%...! Laval de 21%!? Seulement? Avec un effort presque nul (déposer le truc en plastique ou en verre dans un bac plutôt que l'autre), je récupère au moins 75 à 80% des matières dont je dispose! Il semble donc qu'en matière de recyclage, il faudra en venir à forcer les gens à récupérer, comme on le fait déjà pour les entreprises, qui doivent respecter une liste de matières à recycler faute de quoi des pénalités sont imposées. Il y en a qui ne comprennent que si ça leur coûte de l'argent, faut croire.
Pour ces gens, dont la conscience sociale en matière d'environnement semble basse (sinon inexistante), on est loin des robinets fermés ou de sacs réutilisables. D'ailleurs, on voit couramment, même dans des quartiers plus granos-écolos de Montréal, des gens qui utilisent encore 5 ou 6 sacs de plastiques à l'épicerie, pour transporter quelques denrées qui pourraient facilement tenir dans 2 sacs (en supposant qu'ils n'aient pas de sacs réutilisables). Et il n'est toujours pas rare de voir un quidam demander un sac au dépanneur du coin pour un item léger... ou qui est vendu déjà emballé.
Je me souviens qu'à mon arrivée à Vancouver, en 2001, la ville offrait déjà une collecte des déchets compostables, en plus du recyclage du papier, du métal, du verre et du plastique. Dix ans plus tard, en 2011, la ville de Montréal a débuté un projet-pilote de bac brun (compostage) qui s'ajoute aux bacs verts (recyclage) dans mon arrondissement, mais ce projet ne touche malheureusement pas mon quartier pour le moment. Concernant le simple recyclage "traditionnel", le Québec n'est d'ailleurs toujours pas en avance sur les autres provinces en simples termes d'accès et de participation aux programmes en place, selon une étude de Statistiques Canada.
De l'élasticité des consciences sociales
Recycler ou non, la question se pose malheureusement, car nous sommes dans une société non contraignante à ce sujet, et qui évolue par l'exemple et la conscientisation. Pour ma part, ce choix me paraît évident et ne force personne à se priver de quoi que se soit; le recyclage du papier, du plastique, du verre et du métal ne demande qu'un minimum d'effort (penser de disposer dans un bac plutôt qu'un autre) et ne coûte rien de plus au consommateur.
Pour d'autres, ce simple geste semble déjà hors de portée de leur conscience sociale.
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Qu'est-ce que tout ça a à voir avec les poules de mon grand-père? Je vous invite à lire la suite dans le billet subséquent pour suivre ma réflexion.
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* Je n'ai malheureusement pas de photos de mon grand-père et son poulailler de ma jeunesse, mais j'ai retracé des photos de lui sur sa ferme, entre 1940 et 1946.

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