Le licenciement de Laurent Fournier fin 2005 par l’éphémère président Pierre Blayau, restera comme l’un des mystères de l’histoire du club. Pour une fois que le PSG ne vivait pas de crise, se trouvait à une honnête 6ème place à la trêve, à un point du 2ème, que les joueurs ne faisaient pas la gueule malgré des tire-au-flanc comme Dhorasoo ou Kalou (dont Paris s’est débarrassé depuis), avec un bilan respectable de 9 victoires, 4 nuls et 6 défaites, Laurent Fournier était remercié de la plus mauvaise et inélégante façon.
On a vu par la suite que l’électrochoc Lacombe ne fut qu’un pétard mouillé qui laissa le PSG au bord de l’abîme. Lorsque Lacombe fut à son tour viré début Janvier 2007 après une nouvelle défaite à domicile face à Valenciennes, il présenta un bilan calamiteux (si l‘on fait exception d’une victoire toujours chanceuse en coupe de France). Le PSG était 17ème, aux portes de la relégation alors que sous Fournier, avec quasiment le même effectif, le PSG se trouvait à un point de la ligue des champions. Pire, Lacombe trouva le moyen de se fâcher avec les joueurs cadres : le licenciement de Dhorasoo, c’est lui, Rothen se retrouva titulaire du banc de touche, quand à Kalou, il perdit petit à petit confiance en lui au point de se retrouver aujourd’hui au chômage ! Avec l’arrivée de Paul Le Guen, un ancien partenaire et ami de Fournier, on s’attendait à mieux. Certes, les débuts furent difficiles, le PSG étant un moment en position de reléguable mais la bonne fin de saison laissait présager l’heure du renouveau.
Hélas, les limites de manager de Paul Le Guen sont apparues au grand jour cette saison. Il y a tout d’abord ce recrutement estival complètement loupé, avec seulement 4 recrues dont seulement deux ont un statut de titulaire (Camara et Ceara) et ce bricolage hivernal avec ces deux brésiliens sortis du chapeau à la dernière minute et qui font déjà office d’intermittents du spectacle au bout d’un mois. Quand au bilan de Paul Le Guen, il est le même à 10 journées de la fin que celui de Lacombe : 17ème, à deux points du premier reléguable, avec un calendrier qui fait peur. Un Le Guen qui semble tétaniser dans ses choix, incapable d’innover tactiquement et qui passe son temps à revenir en arrière (Pauleta puis Luyindula puis encore Pauleta en attaque, les jeunes lancés puis écartés, Souza titulaire à son arrivée et maintenant confiné au banc).
Malgré son discours simple et son manque de charisme, Laurent Fournier avait étonné de manière positive lorsqu’il entraînait le PSG par ses innovations tactiques. On se souvient de cette belle victoire à Bordeaux, alors 2ème du championnat, avec un 4-3-3 innovant où Armand jouait au milieu de terrain. Ou de cette victoire surprenante sur le terrain de l’OL en 2005, alors incontestable leader du championnat, en jouant avec le même réalisme qui était la marque de fabrique du PSG des années Artur Jorge. Certes, le PSG version Fournier n’était pas l’équipe du Brésil. Mais on avait affaire à une bonne équipe, visant la première partie de tableau, capable de se faire respecter à domicile, ce qui n’est plus le cas depuis belle lurette. Alors, au moment où Le Guen semble à bout de souffle et à court d’idées, pourquoi ne pas rappeler Fournier à la rescousse ? Il est actuellement libre et ce ne sont pas ses rares commentaires sur W9 qui occupent ces journées. L’effectif n’a pas trop changé depuis son départ. Il connaît le club et son contexte particulier. Il avait déjà joué les pompiers début 2005 après le limogeage de Vahid Halilhodzic. Pourquoi ne pas retenter le coup et reprendre le cours d’une histoire qui n’aurait pas dû se terminer ?
par Anthony