Le programme de ce vendredi prévoyait Splat Cats, du rock écrasé aus Nivelles, une collaboration Soirées Cerises/ Libre Air.
Las, l'avant- veille du concert un des membres du groupe annonce le split de Splat Cats, concert annulé!
Fuck the cat, moins de 36 heures pour dénicher un remplaçant!
Vendredi après-midi, le carillonneur de l'église du Parvis actionne toutes les cloches pour clamer la bonne nouvelle, ce soir récital des TrollFuckerS dans le zinc le plus naze de la capitale.... venez
nombreux, mais laissez vos moutards devant la télé!
Tu te retiens de blasphémer et pénètres dans l'antre déjà occupée par une meute pas catholique, faudra jouer des coudes pour atteindre le comptoir et, à première vue, bon nombre de citoyen(ne)s
sont déjà loin dans leur trip Jupiler: un teint rubicond, un sourire béat, de la mousse aux commissures des lèvres et l'oeil hagard... j'avais pas le numéro de Zola, lui aurais envoyer un
SMS!
Sur scène ( tu lis dans un coin près de la vitrine), trois Trollfuckers en action!
Dave, pas le copain de Vanina, à la basse- Toful aux drums et Chris ( alias
Chris Sandona, ex barman du troquet) aux vocals et à la guitare.
Le rock alternatif, qu'ils avaient entamé pendant ta séance recherche de parking, se nomme 'Trip' s'il faut en croire le billet ( 4cm sur 4cm) leur servant de setlist.
Dans le sombre caberdouche règne un climat d'allégresse rimant avec ivresse, le peuple clame sa joie après le premier morceau, pas que le truc était exceptionnel, mais le rock sert d'alibi à leur
exubérance post réveillons!
'Awake' un éveil aux consonances reggae, un blanc, seconde tentative, rewind, la wah wah carbure, la basse ronronne et Toful bastonne, on citera les Clash plutôt que Police!
Tout va bien, ai réussi à commander une bière et me suis caché derrière Bertha, une frêle bourgeoise de 96 kilos!
1-2-3-4-3-2-1, un faux départ, on reprend, concentre-toi Toful: 'Storia', aux senteurs reggae/dub.
Même style, mêmes approximations ' Water', on te donne les titres sous réserve, il y a longtemps que tu as abandonné l'idée de prendre des notes, ta mission consiste à surveiller ta bière et à
éviter de te faire arroser par les joyeux sautant verre en main.
Euh, Marie-Rose, c'est bien de grimper sur la table mais tu viens de faire chuter le Magritte qui pendait au mur!
Je t'aime, tu me dis!
Ceci n'est pas une pipe!
' Delay' un bouillon rock funky ayant le don d'euphoriser la Jamaïque qui tangue comme un rafiot défiant une mer houleuse.
Les fuckers poursuivent leur croisière: ' Lost in some', t'as bien fait de te replier, le cousin de Peter Tosh, en gesticulant, vient de balancer une méchante baffe à la pauvre Ginette, mal
placée.
Pour la troisième fois il agrippe le Shure pour prendre de nos nouvelles, brave gars!
' Megalo', du reggae blanc orgueilleux que ne semble pas apprécier un clébard perdu dans le bastringue.
Vainement il cherche la sortie, introuvable, le lounge bar étant noyé dans un nuage de fumée.
Tu me parles d'interdiction de tabac.
D'accord en 2012, mais ici on est en 1976, tout est permis!
Ton voisin, Confucius, analyse la musique: c'est confus, estime-t-il.
C'est du vécu, fiston!
Si tu avais réussi à échapper à Rasheed, tu n'as pas pu empêcher Osman, un pas rasé sentant la vomissure, de t'embrasser dans le cou.
Poliment tu déclines son invitation, une crise aigüe d'hémorroïdes t'interdit la danse.
Bordel, c'est pire que l'Enfer de Hieronymus Bosch ce boui-boui.
Plus moyen de bouger, le coin a pris des allures de boîte à sardines à l'huile de ganja.
Revoilà Médor, toujours aussi paumé, il lui vient l'idée de lever la patte sur une nana aussi sexy qu'Annie Cordy, ça va dégénérer!
Les Trollfuckers ne se formalisent nullement de tous ces avatars dantesques et attaquent un nième rock/reggae bordélique, le bien- nommé ' Drunken ballad'.
C'est quoi cette symphonie en larsens majeurs?
Rien de grave, une nouvelle intervention de Kingstonman, on enchaîne, 'Try' et on ferme ' Get high'. La population était déjà high avant le début des hostilités, farceurs!
Le mot de la fin, Mr Dreadlocks: 'good vibes, tonight!'
Et toi, Yves Raxola Kengen, qu'en penses-tu?
Il y a encore du travail en perspective avant de fouler les podiums de Werchter!
Sur ce, je prends congé, décide le rockeur.
Prudemment, tu le suis, car Osman tient à te raconter sa vie!