Alors que la campagne présidentielle commence , le président-candidat décide; seul, après des années d’atermoiement, de se lancer dans l’instauration de la TVA sociale alors même qu’aucune simulation, aucun dialogue social n’a même commencé sur une réforme profondément structurante pour le pays tout entier. Et sans doute d’ailleurs plutôt déstructurante. Il ne s’agit pas ici d’évaluer la pertinence d’un projet dont on ignore encore à quelques semaines de sa présentation au Parlement le moindre contours. Mais de réfléchir un instant sur la méthode de gouvernement qui est utilisée :
Imposer au forceps une telle réforme par une loi qui sera votée en urgence par une majorité brutalisée et refusée par une opposition méprisée. Et des Français spectateurs passifs d’un séisme macroéconomique attendu qui interviendra à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle.
Avec la loi TEPA, le bouclier fiscal et le creusement de la dette, le Président a très mal commencé son mandat . Avec la TVA sociale il l’achève encore plus mal, en confirmant un style de gouvernement insoutenable car complètement ignorant de l’exigence démocratique qui est celle de l’élection présidentielle, le grand rendez-vous devant les Français.
Nicolas Sarkozy entend présider et gouverner jusqu’au dernier jour, on ne peut pas le lui reprocher. Mais avec ce projet introduit dans la panique de la fin de mandat il est probable que ce soit effectivement le dernier…