L'histoire: 1979. Christine a tout pour elle: elle est jolie, bien carossée, mais terriblement jalouse. Elle est tombée amoureuse du jeune Arnie. Très vite, Arnie commence à changer et sa voiture luui pose bien des problèmes...
La critique d'Alice In Oliver:
Christine, réalisée par John Carpenter en 1983, est évidemment l'adaptation d'un roman de Stephen King. Si on retrouve le scénario de base, à savoir un jeune homme, Arnie, fou de sa bagnole vivante et destructrice, on note de nombreuses différences avec le roman d'origine. Par exemple, dans le livre, certains personnages ne meurent pas dans les mêmes conditions et aux mêmes endroits.
Ensuite, dans le roman, la voiture possède quatre portes alors que le véhicule en a seulement deux dans le film.
Mais peu importe, le long-métrage de John Carpenter peut s'appuyer sur une ambiance terrible, qui nous plonge dans l'Amérique de la fin des années 70.
Attention, SPOILERS ! Arnie, un jeune lycéen maladroit et qui n'a pas confiance en lui, tombe sous le charme d'une vieille caisse pourrie, une Plymouth Fury de 1957. Le jeune homme achète la voiture à prix d'or au grand désespoir de son meilleur ami, Dennis, et de ses parents.
Très vite, le véhicule semble exercer une influence hypnotique sur Arnie. A partir de là, John Carpenter signe un film fantastique et horrifique plus complexe qu'il n'y paraît. La relation qu'Arnie entretient avec Christine est quasi fusionnelle.
En un sens, cette nouvelle voiture s'apparente à une fiancée voire à une mère, offrant au jeune homme une certaine assurance.
D'un étudiant malchanceux et maladroit, Arnie se transforme en un être perfide, jaloux, excessif, possessif et criminel.
Au fur et à mesure du film, le jeune lycéen ressemble de plus en plus à sa voiture. Elle aussi ne supporte pas qu'on vienne la taquiner de trop près.
Par exemple, elle massacrera quelques petits voyous qui l'ont saccagé dans un garage. Attention à ne pas s'attaquer à Christine et à venir se mêler de la relation exclusive qu'elle entretient avec Arnie !
Avec ce film, John Carpenter construit un personnage mécanique terriblement érotique et féminisé. Pour s'en convaincre, il suffit de regarder de quelle manière Christine manipule Arnie, en sachant que le véhicule n'en est pas à son premier coup d'essai.
Par le passé, cette voiture a déjà séduit plusieurs hommes, toujours dans un bain de sang, suscitant une certaine incompréhension de la part de leur entourage.
Pour le reste, la relation entre Arnie et Christine aurait mérité d'être approfondie. Finalement, l'ambivalence amoureuse entre les deux personnages reste un peu trop à la surface et ne résume qu'à un conflit perpétuel entre amour, haine et passion. Ensuite, même si les effets spéciaux sont impressionnants pour l'époque, le film souffre désormais du poids des années.
Toutefois, les fans du cinéma de John Carpenter devraient logiquement apprécier ce cru tout à fait indispensable.
Note: 15.5/20